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Un budget serré mais sans augmentation d’impôts

Trois millions d’euros d’économies pour
parvenir à l’équilibre, pas d’augmentation
de la taxe d’habitation ni des taxes
foncières… le vote du budget primitif,
au menu des débats de ce conseil municipal
du 2 avril dernier, a révélé les priorités :
éducation, enfance et santé.

Trois millions d’euros d’économies pour
parvenir à l’équilibre, pas d’augmentation
de la taxe d’habitation ni des taxes
foncières… le vote du budget primitif,
au menu des débats de ce conseil municipal
du 2 avril dernier, a révélé les priorités :
éducation, enfance et santé.

Le nez dans les comptes : 52 404 444
euros en investissement, 122 157 299
euros en fonctionnement… cela posé,
c’est peu dire que le vote du budget primitif
d’Aubervilliers relevait de la quadrature
du cercle.
Repoussé au 2 avril, il aura
ainsi été adopté – sans augmentation d’impôts
(taxe d’habitation 16,17 % ; taxe foncière
sur les propriétés bâties 25,28 % et
31,16 % sur les non bâties) – dans un
contexte difficile « entre l’héritage de fortes
hausses des dépenses en 2013-2014
et la baisse des dotations allouées par
l’Etat aux collectivités
, s’est attelé à rappeler
Anthony Daguet, adjoint au maire délégué
aux Finances. Pour parler héritage, il
faut retenir, comme l’a souligné à l’automne
le cabinet Klopfer, que notre ville se
situait en 2013 au 13e rang de communes les plus endettées
parmi les 34 villes de
50 à 110 000 habitants
de la petite couronne.
Le taux d’épargne
brute de la ville se
situait toujours en
2013 à un niveau inférieur
de moitié à la
moyenne des communes
comparables.
 »

Les écoles vont bénéficier d’importants travaux de rénovation à hauteur de 2 millions d’euros.

Epargne brute ? Il s’agit de la différence
entre les recettes et les dépenses réelles de
fonctionnement : elle permet de supporter
une partie des dépenses d’investissement
sans recourir à l’emprunt.
L’édile a ainsi
précisé quelles nouvelles dépenses, en 2014,
ont contribué à faire chuter cette épargne
brute et à dégrader les comptes de la Ville :
l’ouverture du groupe scolaire Amrouche-
Delbo (800 000 euros) ; les temps d’activités
périscolaires (1,8 million d’euros) ; la
salle de L’Embarcadère et le nouveau bâtiment
du conservatoire (850 000 euros) ;
le recrutement de 75 emplois d’avenir
(550 000 euros dont 330 000 renvoient
aux activités périscolaires) et enfin le service
des médiateurs de nuit (215 000 euros)
et les médiateurs de jour…

A cela vient s’agréger un net ralentissement
des recettes réelles de fonctionnement,
conséquence de la baisse des dotations de
l’Etat et contre laquelle la municipalité s’est
mobilisée depuis plusieurs mois : « Sur trois
années [2015, 2016 et 2017], ce sont 12,9
millions d’euros cumulés qui sont retirés
à la commune d’Aubervilliers ! » a tonné
Anthony Daguet.
L’impact de cette mesure
pour Aubervilliers se situe à 2,1 millions
d’euros pour l’année 2015… Alors ? Pas
d’autres solutions que de faire des économies
pour parvenir à l’équilibre sans augmenter
les impôts. Ainsi une baisse générale
de 6 % est-elle appliquée sur les crédits
des services de la Ville, sur les subventions
aux associations et sur les indemnités des
élus du conseil municipal (au total, une économie
de 1 150 000 euros).

Réduire les dépenses

A cela s’ajoute une nette réduction de voilure
sur certaines activités qui aboutit à
la fermeture de l’Espace Fraternité dès le
1er août prochain et la prochaine réorganisation
de L’Embarcadère.
Enfin, d’autres
efforts permettent de contenir la masse
salariale de la Ville : réduction des frais de personnels avec la révision des rythmes
scolaires par exemple.
Au final, on économise donc 3 millions,
améliore le taux d’épargne brute qui ressort
à 4,9 % des recettes de fonctionnement…
ce qui ne peut dispenser de recourir à l’emprunt
qui s’élèvera à 23,5 millions d’euros
et permet d’abonder aux dépenses
d’équipements pour 2015.

« Voir grand pour l’enfance et la jeunesse »

Ici, ce sont l’éducation, l’enfance et la santé
qui ressortent en priorités municipales
et à hauteur de 28,6 millions d’euros :
« Cette priorité à l’éducation est en effet
vitale dans notre ville qui, chaque année,
continue de grandir en nombre d’habitants.
Aubervilliers doit voir grand pour
ses enfants et sa jeunesse !
 » a réaffirmé
le maire-adjoint aux Finances.
Ce qui se
traduit sur la feuille de route par la construction
du groupe scolaire Port-Chemin
Vert dont l’ouverture est prévue en
2016 (9,4 millions d’euros) ; les travaux
d’entretien dans les écoles dès cet été pour
2 millions d’euros ; la création de classes
supplémentaires sur le Landy et sur le
groupe Jules Vallès-Eugène Varlin pour
la rentrée 2015 (1,8 million d’euros) ; le
financement des acquisitions foncières
pour la construction d’un 6e collège sur
Sadi Carnot (1,7 million d’euros) et la réfection
de plusieurs cours d’écoles dont
le coût ressortira à 550 000 euros…

Par ailleurs, la municipalité a annoncé également
le financement d’un « bus santé »
pour « favoriser l’accès à la prévention et à l’information, repérer les personnes les
plus éloignées du système d’accompagnement
médico-social, créer du lien et orienter.

 »
Voilà pour compléter le travail du
Centre municipal de santé et du futur Pôle
santé solidarité au Marcreux (20 rue du
Colonel Fabien) et dont le maire a déposé
le permis de construire pour une livraison
prévue en mai 2016.

Réactions des groupes

Suite à cette présentation, les différents
groupes politiques ont pu ainsi régir…
« Nous saluons la décision commune de
ne pas faire peser encore une fois sur les
habitants l’équilibre nécessaire du budget.
Ne pas augmenter la pression fiscale
est un parti-pris politique juste et courageux

 », a soutenu Roland Ceccotti (Groupe
Ensemble et citoyens).

En revanche, « La vérité ? Aubervilliers
est plus soutenue en 2015 qu’en 2014 par
les fonds publics et à l’échelle nationale.
Notre ville est éligible à de nouveaux financements
et particulièrement au fonds
de soutien pour les maires bâtisseurs qui
se matérialiseront par une aide conséquente
à la réalisation d’équipements collectifs
rendus indispensables par la croissance
déjà prévisible de la population.
 »,
a estimé Jacques Salvator qui avec le Groupe
Socialiste et Républicain votera contre
le budget.
« En gros, cette année, l’essentiel de l’investissement
sera consacré à la construction
de l’école Port-Chemin Vert, au rattrapage
pour les classes qui manquent.
J’estime donc qu’on en est encore au stade du rattrapage et pas encore au point de
“voir grand pour Aubervilliers et pour nos
enfants”
 », a ironisé Claire Vigeant (Personnalité,
opposition municipale).
De son
côté, Ling Linzi (UMP-Modem) constate
que « l’effort fiscal de la commune est un
des plus forts de la région, là se trouve l’impasse.
Comment en sortir sinon par une
politique délibérément orientée vers un
aménagement attractif pour les entreprises,
donc pour l’emploi local, vers la
construction de logements à la propriété,
seuls garants d’une véritable mixité sociale
au lieu de la fuite en avant dans l’habitat
“social” dont la commune détient
un taux record.
 »

Après ces interventions, Pascal Baudet, le
maire, est revenu sur les mesures d’économies
attenantes au budget 2015 rappelant
que « si on n’avait rien changé par
rapport à l’an dernier, si on avait conservé
exactement les mêmes activités, il nous
aurait manqué 3 millions d’euros. […].
Sur l’internat d’excellence par exemple,
comment fait-on quand l’Etat nous baisse,
du jour au lendemain, sa subvention de
90 % ?
 »
Puis de conclure que «  ce budget
a été pensé avec le plus de sérieux possible.
On respecte notre engagement de ne pas
augmenter la fiscalité.
 »
L’opposition municipale : socialiste, UMPModem,
groupe Engagés pour Aubervilliers,
ont voté contre.
Celui de Convergence
écologique et radicale s’est abstenu.
La majorité a voté pour. Budget adopté.

Eric Guignet
Le 6 mai 2015

 

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