Aubervilliers, l’européenne
Qui étaient ces 70 voix européennes qui se sont élevées place de la mairie samedi 7 mai à 19 h 30 pour crier « European whispers » ? …
« Chuchotements européens », mais aussi un écho à l’expression « Chinese whisper », le téléphone arabe en anglais, soit le nom du projet que le théâtre des Frères Poussière mène avec 70 personnes venues de 6 pays d’Europe : Allemagne, Espagne, Danemark, Grande-Bretagne, Grèce et Norvège.
L’intitulé du projet dit assez qu’il y est question de communiquer tous ensemble. Et pas forcément en anglais ! Le langage passe aussi par le partage d’activités et de projets.
Du jeudi 5 au dimanche 8 mai, les 7 groupes, rassemblés par ateliers, ont visité la ville, rencontré des habitants, cuisiné ensemble… et mis sur pied leurs « cadeaux à Aubervilliers ».
Flash mob sur la place de la mairie à 19h, donc, mais aussi cache-pots confectionnés à partir d’objets de récup’, performances sur le mouvement, montage de sons pris au théâtre et dans les rues, expos de photos et interviews des habitants…
L’occasion d’aller à la rencontre les uns des autres et de perdre quelques préjugés au passage : Lisa venue de Lingen dans le Nord de l’Allemagne est ainsi passée d’une grosse déception en arrivant à Aubervilliers, « qu’elle pensait être Paris », à la joie de découvrir les lieux artistiques ou culturels de la ville -des Labos à Une Oasis dans la ville- et à l’enthousiasme pour les rencontres qu’elle y fit.
Catarina de Patras, troisième ville de Grèce, s’est dit « d’abord terrifiée puis peu à peu charmée et surprise de voir comment les gens vivaient ensemble, regrettant le fort racisme exprimé vis-à-vis des immigrés dans sa ville, qui est pourtant un port… ».
Pour Guilain, président de l’association des Frères Poussière, l’intérêt du projet est « d’utiliser leur regard étranger pour transformer artistiquement la ville » et vice versa !
Ils sont tous repartis, mais ont laissé des traces et des souvenirs, et le projet n’a pas fini de chuchoter…
Le groupe de Danois devraient revenir pour aider à peindre le théâtre.
Claire Darfeuille
Le 9 mai 2011