Deux grandes figures du cinéma étaient venus fêter les vingt ans du Festival « Pour éveiller les regards » le week-end du samedi 20 et dimanche 21 novembre dernier. Une reconnaissance de la qualité du travail accompli auprès du jeune public et un honneur pour toute l’équipe du Studio.

Pour le plus grand ravissement des spectateurs de tous âges rassemblés dans la grande salle du Théâtre de la Commune, partenaire du festival, Pierre Etaix du haut de ses 82 ans, a honoré le festival albertivillarien de sa présence dimanche 21 novembre.
Après la projection de son « Yoyo, le clown », film en noir et blanc, à peine parlant, mais très bruité, les questions des petits n’ont pas manqué. « Pourquoi êtes-vous plus grand que dans le film ? », l’interroge l’un d’entre eux.
«  Un effet d’optique », prétend Pierre Etaix, avant de raconter qu’il faisait passer sous la toise tous les comédiens devant jouer ses serviteurs dans le film.
« S’ils n’étaient pas plus grands que moi, ils n’étaient pas pris », s’amuse-t-il encore.

Anecdotes, tours de magie et moments d’émotion dans la salle du théâtre, à l’écoute de ce monstre sacré, comique, poète, comédien, dessinateur –entre autres- qui fit école et ravit encore tous les publics. « _ Vous êtes notre Buster Keaton et Charlot à nous, en France », résume un admirateur de la première heure.
La rencontre s’est finie par un délicieux « goûter » de cuisine indienne végétarienne concocté par l’association Chardi Kala.
« D’habitude, on offre des bonbons, mais cette année pour les 20 ans, nous voulions quelque chose de plus noble », précise Alphonse Karim, responsable du jeune public au Studio.

Durant le Festival, les Classes Images peuvent venir à toutes les séances

La veille, carte blanche avait été laissée à Michel Ocelot, le père de Prince et Princesse et d’Azur et Asmar.
Huit courts métrages d’animation de tous pays qui n’avaient en commun « que » leur finesse et leur poésie ont ainsi été projetés à un public constitué autant d’adultes que d’enfants.
Fabienne Gouju, enseignante à l’école Balzac, en était, comme promis à quelques uns de ses élèves de CP/ CE2 qui ne pouvaient être accompagnés par leurs parents.
Car, durant le Festival, les enfants des classes participant aux Classes Images (4 projections durant la durée du festival) bénéficient d’un passe qui leur permet de revenir gratuitement à autant de séances qu’ils le désirent.
Une belle opportunité de découvrir la richesse du patrimoine cinématographique et d’éveiller son regard à différentes formes d’images.

Un service public du cinéma toute l’année

De nombreux films exhumés par Christian Richard, fondateur du Festival qui poursuit son travail de défricheur au sein de l’ association du Festival de Films Art et Essai pour les 6/13 ans sont entrés dans le catalogue national Ecole et Cinéma dans lequel puisent les dispositifs « Ecole et Cinéma », « Collège et cinéma » et « Lycéens et apprentis au Cinéma » mis en place en partenariat avec l’Education nationale.

Céline Delfour, actuelle directrice du Studio, continue d’ accueillir toute l’année écoliers, collégiens et lycéens avec leurs enseignants et multiplie les initiatives pour faire vivre l’amour du 7ème art au Studio en revendiquant haut et fort « une mission de service public du cinéma », plus utile encore ici qu’ailleurs.

« Aucun de mes élèves ne connaissait Charlot lorsque je leur en ai parlé en classe », témoigne l’enseignante Fabienne Gouju.
Après les avoir entendu s’esclaffer devant les pitreries burlesques -muettes et en noir et blanc !- des premières bobines de Charlot, nul doute qu’ils ne l’oublieront jamais.

Claire Darfeuille
Le 22 novembre 2010

Mardi 23 novembre 2010 à 19 h au cinéma le Studio. Entrée libre
« Et ça vous fait rire ? », question de cinéma dans le cadre du festival avec Stéphane Goudet, maître de conférence, spécialiste de Jacques Tati et programmateur du Mélies à Montreuil

sur la 20e édition du festival de films Pour éveiller les regards