« Un habitant, une voix »
Le 24 juin 2006, tous les Albertivillariens, sans distinction de nationalité, seront invités à s’exprimer sur le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales.
Le 24 juin 2006, tous les Albertivillariens, sans distinction de nationalité, seront invités à s’exprimer sur le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales.
Le 24 juin 2006, tous les Albertivillariens, sans distinction de nationalité, seront invités à s’exprimer sur le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales. Après celle de Saint-Denis et avant celles d’autres villes du 93, l’initiative doit contribuer
à susciter un débat national.
Télécharger la brochure d’information (format pdf - 665.1 ko - 11/04/2006)
Il y a cet homme à l’accent prononcé : « La vie est parfois difficile dans mon quartier, mais je m’investis beaucoup avec des voisins pour améliorer des choses.
Toute l’année, j’ai l’impression d’être un citoyen comme les autres, sauf quand arrive le jour des élections. Mes voisins vont voter, et moi je reste à la porte... »
Il y a cette femme dont la voix tremble au moment de prendre la parole : « Je suis née en Algérie en 1957 et je suis arrivée en France l’année d’après. Toute ma vie est là. Pourtant, je ne peux pas voter.
Comme si mon opinion ne valait rien, comme si je n’étais personne ! »
C’est dans une salle bondée de la mairie que s’est tenue, à l’initiative d’un collectif local regroupant des associations et les partis politiques de gauche, et à l’invitation du maire, le débat préparatoire à la consultation qui aura lieu le 24 juin.
La question posée aux Albertivillariens sera la suivante : « Etes-vous, oui ou non, pour le droit de vote et d’éligibilité de tous les résidents étrangers aux élections locales ? »
Un droit déjà accordé aux étrangers communautaires
En prenant cette initiative, la municipalité veut contribuer à favoriser un débat national « que la France, à la traîne de nombreux pays européens, aurait dû engager bien avant », a indiqué Pascal Beaudet.
Un débat pour déboucher sur une réforme constitutionnelle qui rendrait possible le vote aux élections municipales des étrangers non communautaires, comme c’est déjà le cas pour les étrangers issus de l’Union européenne.*
Invité à la tribune, le président du Mrap, Mouloud Aounit, a situé l’enjeu : « En démocratie : voter, c’est exister ! Au nom de quoi refuse-t-on ce droit d’expression à des gens qui vivent ici depuis des années.
Parce qu’ils sont étrangers ? Mais étrangers à quoi exactement ?
Comme les autres citoyens, ils ont les mêmes devoirs, ils participent à la vie du pays et paient leurs impôts. »
« Si l’on élit un maire, c’est parce qu’on s’intéresse, comme résident, au sort de sa commune, pas parce que l’on est de telle ou telle nationalité », a renchéri une représentante de la Ligue des droits de l’homme.
L’action du collectif local
« Tous résidents, tous citoyens, tous égaux »
Question : l’opinion est-elle prête à accepter cette avancée ?
« Dans cette salle, tout le monde est convaincu. Mais dehors, ce référendum, il n’est pas encore gagné... », s’est inquiété un participant.
« On va mener campagne », a assuré le maire-adjoint PC, Lucien Marest.
« L’encourageant, c’est que les gens y sont plus favorables qu’il y a quelques années », a affirmé le maire-adjoint PS, Brahim Hedjem.
Pour Pascal Beaudet, le choix est fait : « A Aubervilliers, un habitant sur trois en âge de voter ne peut pas s’exprimer dans les urnes.
C’est un contresens en matière de démocratie représentative et cela nuit nécessairement à la cohésion locale. »
Alors, « tous résidents, tous citoyens, tous égaux » comme le proclame le collectif militant dans les tracts qu’il est en train de diffuser sur la ville ?
On le saura au soir du
24 juin, après que tous les Albertivillariens, nationaux et étrangers, aient pu s’exprimer sur la question.
A Saint-Denis, les habitants viennent de répondre par l’affirmative à 64,1 %...
Frédéric Medeiros
Le 5 avril 2006
Qui pourra voter ?
Tous les Albertivillariens, Français et étrangers, âgés de 18 ans et plus.
Faudra-t-il s’inscrire pour participer au scrutin ?
Les nationaux déjà inscrits sur les listes électorales n’ont pas de démarches supplémentaires à effectuer.
Pour les non-incrits, Français et étrangers, une liste complémentaire est ouverte du 10 avril au
17 juin.
Pour y figurer, il suffit de se rendre en mairie ou dans une boutique de quartier entre ces dates, avec un justificatif de domicile et une pièce d’identité.
Cette démarche est conseillée pour faciliter l’organisation du scrutin. Toutefois, les non-inscrits auront également la possibilité de s’inscrire le jour même de la consultation, dans le bureau de vote le plus proche de chez eux, et de glisser le bulletin dans l’urne dans
la foulée.
Attention, le vote par procuration ne sera, en revanche, pas possible.
Où voter ?
Dans une des boutiques de quartier ou dans les salles municipales ouvertes pour l’occasion, ainsi qu’à l’Hôtel de Ville.
Renseignements ?
Dans les boutiques de quartier.
Tél. : 01.48.39.50.15
Par courriel : vie-quartiers@mairie-aubervilliers.fr