Combats de femme d’aujourd’hui
L’année dernière, quand l’association Ni putes Ni soumises avait organisé une marche pour dénoncer les préjugés et les violences sexistes dans les « quartiers », certains avaient formulé une crainte. « On va encore pointer les mêmes du doigt. »
L’année dernière, quand l’association Ni putes Ni soumises avait organisé une marche pour dénoncer les préjugés et les violences sexistes dans les « quartiers », certains avaient formulé une crainte. « On va encore pointer les mêmes du doigt. »
L’année dernière, quand l’association Ni putes Ni soumises avait organisé une marche pour dénoncer les préjugés et les violences sexistes dans les « quartiers », certains avaient formulé une crainte. « On va encore pointer les mêmes du doigt. »
De fait, il est devenu courant dans les médias de traiter la question du sexisme sous l’angle du comportement des jeunes de banlieue.
Et c’est vrai, les rapports entre garçons et filles se sont tendus dans nos villes. La récente initiative menée au lycée Henri Wallon vise justement à dénouer les choses par
le dialogue.
Les agressions faites aux femmes (ou aux filles) s’accommodent très bien du silence qui confère une impunité propice à toutes les récidives. Briser le tabou par la parole est donc indispensable.
Mais il s’agit aussi de s’opposer en éduquant. L’école, évidemment, a son rôle à remplir. De l’enfance à l’adolescence, c’est surtout là que se construit le rapport à l’autre sexe.
Plus qu’une fausse tolérance zéro, aveugle dans la sanction et inapplicable dans les faits, le combat contre les préjugés passe sans doute par une nouvelle pédagogie. Où, par exemple, il sera répondu clairement aux questions que pose, par rapport au statut de la femme, la diversité culturelle des élèves.
L’école, mais aussi la famille, bien sûr. On sait que la référence au modèle parental (que l’on s’y réfère ou non) explique bien des comportements ultérieurs vis-à-vis du sexe opposé.
En matière de sexisme, la jeunesse n’a rien inventé
A lire le bilan des rencontres organisées l’an dernier par l’Observatoire départemental des violences envers les femmes (créée par le Conseil général, c’est la seule structure de ce type en France), on mesure l’étendue des dégâts : « En 2004 en Seine-Saint-Denis, 36 000 femmes ont été victimes de leurs conjoints.
En plus des violences verbales, 11 000 d’entre elles ont subi des violences physiques et sexuelles. »
Des chiffres sous évalués de l’avis même des enquêteurs.
En matière de sexisme, la jeunesse n’a donc rien inventé. Et s’il est bon de s’interroger sur son comportement actuel, ce questionnement médiatique ne doit pas se faire sans un regard tout aussi critique sur le monde des adultes où la réalité est bien dure.
Avec des pratiques discriminatoires qui ne sont pas propres à une seule catégorie de la population.
Autre banlieue, autre décor. A La Défense, parmi le gratin du monde des affaires (où l’on trouve fort peu de jeunes, de pauvres, de beurs ou de blacks), les femmes sont aussi reléguées.
Pas une ne dirige une société figurant au CAC 40 (les quarante plus grosses entreprises françaises côtées en bourse).
Dans ce monde policé, les sexistes ne traitent pas leurs collègues femmes de « taspé » mais c’est tout comme !
F. M.