Langues maternelles, écrins de cultures
Des costumes traditionnels kabyles d’Algérie croisaient des tenues quechua d’Amérique du Sud, dimanche 23 février à l’Espace Fraternité. Toutes les évocations d’autres cultures étaient permises : on fêtait la Journée internationale des Langues maternelles.
L’événement est co-organisé par la Ville et l’association Udichi de promotion de la culture bengali. C’est la répression par les forces de l’ordre, au Pakistan le 21 février 1952, d’étudiants qui manifestaient pour que soit reconnue leur langue maternelle bengali, qui est à l’origine de la célébration internationale portée par l’Unesco.
Les objectifs ? Promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme. Porter l’idée que les langues maternelles sont une richesse à préserver et à transmettre.
Contes en soninké, poèmes en hongrois...
A l’Espace Fraternité, plus de 350 personnes, souvent en famille, ont découvert musiques, danses et chants de la Martinique, du Sri Lanka, des Comores, des Andes ; des contes en langues africaines fon et soninké ; des poèmes en hongrois, croate, serbe et anglais...
Des spectacles et stands se sont succédé, animés surtout par des associations de la ville ou de simples locuteurs de langues étrangères. Tamoule, romani, féfé, espagnol, arabe, albanais, italien, etc., étaient également représentées.
Ceci en présence du maire, Jacques Salvator, aux côtés de Shahidul Islam, ambassadeur du Bangladesh, Jean Paul Guevara Avila, ambassadeur de Bolivie, et Véronique Chatenay-Dolto, à la tête de la Direction régionale des Affaires culturelles Ile-de-France.
Une table ronde a également été animée sur le thème " Langues locales et citoyenneté, le rôle de l’éducation artistique et culturelle" par l’ancienne coordinatrice des états généraux du multilinguisme en France, Florence Gendrier.
A cette occasion, l’ambassadeur de Bolivie a rappelé que son pays reconnait officiellement pas moins de 37 langues, soit toutes les langues locales.
L’association Name Diffusion a présenté son jeu du Tapis volant développé autour des langues du monde, auquel elle fait participer les enfants au sein d’ateliers issus de la réforme des rythmes scolaires.
Un arbre dédié au multilinguisme square Aimé Cesaire
Square Aimé Cesaire, un arbre avait été planté le 26 juin lors du centenaire de la naissance du grand poète martiniquais. "Il devient le lieu permanent de la célébration annuelle du 21 février à Aubervilliers", a expliqué Jacques Salvator lors de la cérémonie vendredi. Un œuvre d’art en hommage au multilinguisme et aux langues du monde y sera également installée.
NA
Le 24 février 2014
Photos : Willy Vainqueur