Edgar Morin à Aubervilliers
350 personnes sont venues écouter Edgar Morin au théâtre de la Commune d’Aubervilliers le 25 janvier dernier. Accueilli dans le cadre de la Rumeur du monde, cycle de conférences lancé par Abderrahim Hafidi, maire adjoint à la culture, l’illustre penseur à exposer ses aspirations, rassemblées dans son dernier livre : la voie, pour l’avenir de l’humanité.
350 personnes sont venues écouter Edgar Morin au théâtre de la Commune d’Aubervilliers le 25 janvier dernier. Accueilli dans le cadre de la Rumeur du monde, cycle de conférences lancé par Abderrahim Hafidi, maire adjoint à la culture, l’illustre penseur à exposer ses aspirations, rassemblées dans son dernier livre : la voie, pour l’avenir de l’humanité.
350 personnes sont venues écouter Edgar Morin au théâtre de la Commune d’Aubervilliers le 25 janvier dernier. Accueilli dans le cadre de la Rumeur du monde, cycle de conférences lancé par Abderrahim Hafidi, maire adjoint à la culture, l’illustre penseur a exposé ses aspirations, rassemblées dans son dernier livre : la voie, pour l’avenir de l’humanité.
Pas un programme politique, mais une incitation salutaire et urgente à tout réformer : « les Etats, l’agriculture, la consommation, la médecine, la pensée, la vie même !
Et dans un même élan, car ces réformes sont inter-dépendantes », explique le philosophe qui alerte sur la probabilité de catastrophes multiples, mais se refuse à jouer les Cassandre.
« La pieuvre du capitalisme financier, la dégradation de la biosphère, la crise économique, les fanatismes…
Tout cela est-il fatal ? » s’interroge l’ancien résistant qui puise dans sa propre histoire une réponse simple, mais une vérité complexe.
« En 1941, les probabilités étaient infimes que l’armée allemande recule sur le front russe, et pourtant, l’hiver précoce, la résistance des Serbes, plusieurs facteurs improbables ont abouti à sa défaite.
Mais, si Stalingrad fut une victoire contre Hitler, elle permit dans le même temps l’ascension de Staline… ».
Pourquoi faudrait-il toujours réduire les possibles, semble interroger l’humaniste qui, sur la question de l’identité, élargit les vues en posant : « Je peux être basque, et espagnol ! ».
L’appartenance à la nation n’est pas question de sang, ni de sol, mais d’esprit, selon Edgar Morin qui s’exposa à la critique pour avoir dénoncé l’attitude oppressive du gouvernement israélien contre le peuple palestinien. Il conclut « l’expérience (de l’oppression) ne suffit pas, il faut la conscience ».
Le penseur de son temps s’appuie aussi sur la récente révolte tunisienne pour montrer que l’inattendu peut arriver. « L’Humanité a souvent changé de voie, toujours en suivant le message d’individus déviants, de Bouddha à Marx.
Tout changement commence par une déviance. Partout, des initiatives créatives voient le jour, mais ces efforts multiples sont dispersés », observe Edgar Morin qui appelle chacun à initier soi-même le changement.
« Les idées se répandent et deviennent des forces. La salut de l’Humanité n’appartient pas à une classe d’individus, mais à tout homme ou femme de bonne volonté », a conclu Edgar Morin avant de répondre aux questions du public.
claire darfeuille
Le 26 janvier 2011
Photos : Michaël Barriera