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« Imppulse ? J’y crois »

Impliquée, au côté de la Ville, dans le projet européen Imppulse, la commissaire d’Aubervilliers,
Fabienne Azalbert, explique son engagement.

Impliquée, au côté de la Ville, dans le projet européen Imppulse, la commissaire d’Aubervilliers,
Fabienne Azalbert, explique son engagement.

Imppulse (Improving police population understanding for local security) est un projet
européen qui soutient
toutes les actions
qui visent à
nouer ou renouer le
dialogue entre les citoyens
et leur police.
Vous y croyez ?

Je me suis engagée
dans Imppulse, à la
demande de la Ville,
parce que tout ce qui
contribue à une meilleure
communication
et compréhension mutuelle
entre mes services et le public est
important.
Alors, bien sûr que j’y crois !
D’autant qu’à Aubervilliers le dialogue
n’est pas rompu, on peut dire qu’on a plutôt
de bonnes relations avec les citoyens.
Par contre, il ne faut pas nier qu’il y ait
parfois des malentendus, des incompréhensions,
des confusions... tant chez
nous que chez les personnes qui nous
sollicitent.

A quoi, ou à qui, peut-on attribuer ces
« incompréhensions » ?

On se rend compte que le public ne sait
pas toujours qui fait quoi, notamment ce
qui relève des missions de la Police nationale
et ce qui incombe à la Police municipale.
Il est vrai que l’on se croise souvent
sur le terrain, au quotidien, pour des interventions
communes comme les infractions
au Code de la route, les verbalisations,
des enlèvements de véhicules par
exemple.
D’où la confusion peut-être…
Par ailleurs, il n’est pas rare que l’on nous
appelle pour des troubles de voisinage légers
qui relèvent davantage de la médiation.

Mais alors quelles sont les priorités de
la Police nationale ?

Pour le commissariat, la lutte contre la petite
et moyenne délinquance, la sécurité
des personnes et des biens, les incendies,
les accidents, les agressions et les cambriolages
en cours… pour ne citer que nos
interventions les plus courantes. Mais je
comprends la frustration des citoyens
lorsqu’ils appellent et qu’ils s’entendent répondre « on n’a pas de véhicule disponible
 ».
Cela peut sembler un peu court
comme explication, mais c’est la réalité !
Cela signifie que tous les véhicules sont
déjà engagés sur des missions en cours.
Mais les demandes sont prises en compte,
seulement nous les traitons dans l’ordre
des priorités.

Comment faire pour améliorer les réponses
et dissiper les malentendus ?

Il y a certainement un effort à faire de notre
côté dans le relationnel avec le public, qui
pêche, non pas par manque d’intérêt, mais
souvent par manque de temps.
C’est pourquoi,
dans le cadre du projet Imppulse, je
me suis engagée à rencontrer régulièrement
des groupes d’habitants.
Lors de ces
échanges, nous prendrons le temps d’aborder
toutes nos contraintes et de fournir
des explications. Cela devrait aider à dissiper
certains malentendus et à aboutir à
une meilleure compréhension de notre
travail.

De son côté, le service municipal
Prévention et sécurité met en place des
ateliers BD en direction des jeunes pour
qu’ils s’expriment sur leur représentation
de la Police. Nous réfléchissons aussi à
améliorer l’accueil au commissariat, on
aimerait mieux communiquer sur les
pré-plaintes en ligne qui limitent l’attente
dans nos locaux… Tout cela ne peut que
contribuer à une meilleure compréhension
mutuelle.

C’est important de mieux se connaître ?

En clarifiant le rôle et les missions de la
police, on apporte un éclairage plus large
sur notre travail, celui qui se voit et celui qui
reste plus discret, sur ce que l’on fait à court
et à long terme. Lors de ces rencontres, on
pourra par exemple présenter les dernières
affaires résolues, faire le point sur ce qui a
été réalisé… Qui sait, à par nous et la hiérarchie,
que nous venons de résoudre plusieurs
belles affaires liées au trafic de stupéfiants
et à la lutte contre les vols avec
violence ?

Ce sont des enquêtes de plusieurs
mois qui ont donné lieu à des arrestations
et des poursuites judiciaires et qui
ont permis de ramener un peu de tranquillité
dans ces quartiers débarrassés des trafiquants. Mieux se connaître, c’est aussi
faire confiance et aborder les problèmes en
connaissance de cause et sans a priori.

Toutes les villes sont-elles soumises à
la même pression ?

Il faut savoir qu’Aubervilliers fait partie
du district le plus criminogène des quatre
que compte la Seine-Saint-Denis. Ce qui
explique que nos équipes sont particulièrement
mobilisées au quotidien.
Nous bénéficions
du soutien depuis 2011 d’une
Brigade de sécurité territoriale et, depuis
l’année dernière, de la mise en place d’une
Zone de sécurité prioritaire.

Alors, Imppulse c’est une goutte d’eau
dans l’océan ?

Je n’ai pas attendu la mise en route de ce
projet pour rencontrer et nouer des liens
avec les habitants.
J’en reçois, je les croise
sur des interventions, lors de manifestations
publiques…
Mais Imppulse nous
rappelle combien il est impératif d’entretenir
ces liens et de les améliorer encore et
encore.

Les actions qui en découleront ne
peuvent qu’être bénéfiques si, de part et
d’autre, il y a de la bonne volonté. Ici, au
commissariat, il y a de nombreux fonctionnaires,
et j’en suis, qui apprécient cette
ville.
Pour beaucoup d’entre eux, malgré
les difficultés, travailler à Aubervilliers ce
n’est pas une punition, c’est un vrai choix.
C’est aussi cela que j’aimerais faire savoir
et Imppulse peut m’y aider.

Propos recueillis par Maria Domingues

 

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