Les « Colocataires » n’habitent pas Aubervilliers. Une Loft Story...
M6 a choisi les plateaux du groupe Image pour y enfermer les protagonistes de sa nouvelle émission de « télé réalité ».
M6 a choisi les plateaux du groupe Image pour y enfermer les protagonistes de sa nouvelle émission de « télé réalité ».
M6 a choisi les plateaux du groupe Image pour y enfermer les protagonistes de sa nouvelle émission de « télé réalité ».
C’est mercredi 7 avril qu’a commencé pour les 7 filles et autant de garçons l’initiation médiatique. Entendez : le passage de l’anonymat à la gloire cathodique.
Que tout cela se passe à Aubervilliers (dans le quartier du Marcreux plus précisément) n’a finalement, pour les téléspectateurs, aucune importance puisqu’il s’agit avant tout d’un huis clos.
Pas tout à fait celui de Sartre. En fait, il serait plus proche de la formule qui avait assuré le succès de « Loft Story ».
Les « Colocataires » n’habitent pas, au sens où habiter c’est vivre quelque part (à la ville, à la campagne ou en banlieue, c’est juste un exemple) et entretenir des relations avec un vaste milieu. La presse parle même de « bunker », c’est vous dire, juste fait pour les protéger d’un extérieur hostile.
Donc ils n’habitent pas, ils occupent. Même pas un squat puisque c’est un lieu de nulle part, un décor déréalisé qui définit la frontière entre filles et garçons (question : vont-ils la transgresser ?).
Pas vraiment l’espace abstrait de « En attendant Godot ».
Non. Ici, on est dans la « réalité ». Ce qu’on attend c’est pas vraiment qui ? C’est pas vraiment quoi ? C’est plutôt : où, quand, comment, vont-ils se mélanger ? Dans la maison des garçons ou dans celle des filles ? Dans le jardin bleu ou le jardin rose ? A moins que ce ne soit dans le patio. Au théâtre on dirait : côté cour ou côté jardin ?.
Ca fait penser à une anecdocte qu’on raconte à propos de la première visite de Louis Jouvet à Chaillot. Un vrai loft ! Immense. Pendant toute la visite l’illustre acteur ne dit rien. A la fin il se retourne vers son guide pour lui demander de sa voix grave : « Et... où est la piscine ? »
Philippe Pinto
Le 5 avril 2004
Lire la presse...