Souvenirs, souvenirs… Beaucoup de monde s’était pressé pour l’ouverture – le 27 avril 2011 –
du centre commercial de la Porte d’Aubervilliers. Tout beau, tout neuf, tout lumineux,
des enseignes inédites en France… Qu’en est-il un an plus tard ?

C’est samedi et c’est balade au Millénaire.
Elle aime bien venir là Safi, 21 ans, pour cette façon de rituel de l’après-midi partagée parfois en solo ou avec ses amies, entre lèche-vitrine et pause obligée dans l’une des nombreuses officines de prêt-à-manger :
« C’est vraiment sympa comme endroit. On respire parce qu’il y a de la lumière. C’est bien fréquenté et puis on peut se poser au bord de l’eau », résume-t-elle.
Le ballet des navettes fluviales ralliant le centre à Corentin Cariou déverse un flux continu de chalands, les caisses enregistreuses de la moyenne surface alimentaire –rez-de-chaussée – entament leur symphonie majeure pour code-barres, on hésite entre une grande et une petite frite, court les grandes allées du Millénaire en quête du petit haut qui est «  trop beau »… tout est conforme, la machinerie commerciale apparaît bien huilée, c’est samedi…
Et la semaine ? « On se gare facilement », sourit un quadragénaire tout ravi de ne pas se coltiner là toute une foule en mode shopping.
Confirmation et agrément de Karima, 30 ans, qui vient de Saint-Denis pour trouver à Aubervilliers « une offre intéressante de magasins. C’est-à-dire un peu moins basique que ce qu’on peut trouver dans des centres commerciaux habituels. »

Du lundi au vendredi, les clients sont heureux, mais ils se pressent moins nombreux et, hormis les grandes entreprises aux reins solides, telles que Carrefour, Boulanger, H&M ou Zara, les petites enseignes n’y trouvent pas encore leur compte.
Chez Moka – fringues sympas et pas chères pour vous mesdames – l’on concède que la fréquentation devra progresser, mais l’on tire cependant son épingle du jeu parce que « nos prix sont raisonnables et on propose
souvent des offres spéciales. »

Du côté de la restauration aussi les retours se font contrastés. Pour autant, à la grande brasserie Les Docks on est satisfait quand on atteint les 200 couverts et on imagine des solutions pour attirer la clientèle : «  A
côté de notre espace brasserie traditionnelle, on a ouvert un coin pizzeria près du bar. Rapide, bon et pas trop cher », explique la gérante.

« 2 ou 3 ans pour trouver un rythme de croisière »

Alors quoi ? La bataille du centre commercial autour de l’obtention d’un classement en Puce (Périmètre d’usage de consommation exceptionnel) pour pouvoir ouvrir le dimanche – orientation soutenue et votée
par le conseil municipal d’Aubervilliers – illustre assez bien cette recherche d’un second souffle pour doper la fréquentation de la Porte d’Aubervilliers.
Face aux difficultés d’accessibilité du site avec les travaux du tramway T3, du prolongement de la ligne 12, le tout allié à un contexte de crise économique, la direction du Millénaire rappelle cependant qu’on a dénombré « 6 millions de visiteurs depuis l’ouverture en avril 2011. »

Donner du temps au temps ? « Un centre commercial de cette envergure ne se lance pas en quelques mois. Il faut bien 2 ou 3 ans pour trouver un régime de croisière. En ce qui concerne l’offre de restauration, elle se
complète avec l’arrivée de Flunch en septembre prochain », pose Didier Ribierre, son directeur, qui vient de recevoir le prix du plus beau centre commercial européen décerné fin avril à Berlin.

Eric Guignet
Le 4 mai 2012

Animations Spéciales « Un An »
Du 23 mai au 2 juin
Opération commerciale avec remise
d’un chéquier anniversaire compilant
une soixantaine d’offres.
Rue Madeleine Vionnet.