En parallèle de son
parcours en
Tandem, Mac Tyer
(de son vrai
prénom Socrates)
signe un deuxième
album en solo
« D’où je viens ».
Un disque salué
par la critique et
autoproduit par
son label Xplosif
Muzik et réalisé
dans son studio
d’Aubervilliers.

Installé depuis toujours dans un
immeuble de la résidence des
Fusains, Mac Tyer y vit et y a
même installé son bureau et tout
ce qu’il faut à un auteur-compositeur
pour travailler.

Régie, studio d’enregistrement,
cabine son… Il ne manque rien dans
cet ancien local commercial que la
société de production Xplosif Muzik
loue à l’OPH privé qui gère la cité.

« On est bien ici, j’habite dans l’immeuble,
mes frères et le reste de la famille
aussi », reconnaît Mac Tyer qui a
grandi et fait sa scolarité dans le quartier.

Pratique donc cet espace de travail
où l’on trouve aussi de quoi se détendre
dans une atmosphère feutrée.

Avec son dernier album D’où je
viens, le rappeur 100 % d’Auber s’est
lancé un double défi : en faire la promotion
à travers les médias et une
tournée et « faire ses preuves » en tant
que producteur.

« Ça ne me fait pas
peur, assure Mac Tyer, je vais faire les
choses à fond et tout donner. »
Plutôt catalogué « hard core » à
cause de ses clips ultra-violents qui
affichent la réalité crue telle qu’il la
voit, Mac Tyer ne nie pas cette étiquette : « Le rap se doit de rendre compte de ce qui se passe, ce que vit une partie
de la jeunesse en banlieue.
Ce n’est
pas moi qui l’invente, qui la crée cette violence, elle est là, omniprésente… »

Nostalgique des fêtes de quartier de
son adolescence – « quand on organisait
une animation en bas des tours,
tout le monde rappliquait, aujourd’hui…
les jeunes restent au pied de
l’immeuble, les voisins se cloîtrent…
c’est triste ! »

« La double culture doit être une richesse, pas un handicap » Plutôt inquiet quant à l’avenir des banlieues pour lesquelles il ne voit
« rien de bon à l’horizon, au contraire… »

Mac Tyer n’en reste pas moins attaché à la ville par de solides racines qu’il assume autant que ses origines africaines.

« Cette double culture, je la vis comme une double richesse
et c’est comme cela qu’il faut la vivre, pas comme un handicap ! »

Une chose est sûre, Mac Tyer a tout fait pour transformer ce mélange francoafricain en du super carburant avec aplomb et talent.

Enfin, histoire d’en remettre une couche avec Aubervilliers, Mac Tyer
aimerait bien débuter la tournée promotionnelle de son album par une
grande fête dans la ville « avec plein de groupes… » au printemps.

Maria Domingues
Le 5 janvier 2009

Voir l’Interview de Mac Tyer