Un lieu d’écoute pour adolescentes
LEA tient une permanence à la résidence étudiante Carmen Caron.
LEA tient une permanence à la résidence étudiante Carmen Caron.
LEA tient une permanence à la résidence étudiante Carmen Caron.
Antoinette Fouque, féministe et psychanalyste
disparue en ce début
d’année, a souvent et encore récemment
déploré le manque d’espaces réservés
et permettant aux femmes de parler.
Le Lieu d’écoute pour adolescentes (LEA)
d’Aubervilliers est né du même constat,
établi par les professionnels travaillant
au contact des jeunes.
C’est ainsi que plusieurs partenaires, parmi
lesquels l’association A travers la ville, le
service social municipal, les PMI et les assistantes
sociales des établissements scolaires,ont décidé de se réunir pour créer
et animer un espace de parole spécifique.
D’abord expérimenté au 112 rue Hélène
Cochennec, dans la maison de quartier,
mais « trop sous le regard des garçons »,
le lieu d’écoute a trouvé sa place depuis
quelques mois dans la résidence étudiante
Carmen Caron.
Un endroit plus confidentiel, lumineux
et douillet où, deux fois par mois, les
Albertivillariennes de 13 à 25 ans peuvent
aborder tous les sujets avec des éducateurs
de rue ou des assistantes sociales.
Insertion professionnelle,
logement, violence, sexualité…
« Nous accompagnons
les filles qui sont parfois
dans de grosses problématiques,
notamment en
les dirigeant vers les services
ou organismes compétents,
mais pas seulement,
précise Charlotte,
éducatrice de rue du club
de prévention A travers
la ville.
LEA a aussi vocation
à proposer des temps
conviviaux.
Selon le souhait
des jeunes filles, on
pourrait organiser des ateliers thématiques pour qu’elles puissent
échanger entre elles, se rendre compte
qu’elles ne sont pas seules à vivre des situations
parfois compliquées. »
Encore
faut-il que les jeunes se déplacent !
En ce premier mercredi du mois de mars,
il n’y a pas foule à la permanence. Laura [1],
venue avec son bébé, pour se poser un peu
et discuter s’en étonne.
« L’endroit est bien,
je ne comprends pas pourquoi il n’y a personne.
C’est pourtant une bonne idée : je
connais plein de filles qui ne peuvent pas
parler chez elle ou même dans le quartier
car tout le monde se connaît et se critique.
Ici, elles ont le droit de le faire et même
de pleurer si elles en ont envie. »
Enthousiaste, la jeune fille a promis qu’elle
allait ramener des copines à la permanence.
Si le bouche-à-oreille fonctionne, il se
pourrait bien que les projets fleurissent ou
en tout cas que la discussion s’installe durablement.
Isabelle Camus
Le 10 avril 2014
LIEU ÉCOUTE ADOLESCENTES
Permanences : 1er et 3e mercredis
de chaque mois, de 16 h à 18 h
Résidence étudiante Carmen Caron
80 avenue de la République.
[1] Afin de respecter le souhait d’anonymat des participantes
à la permanence, le prénom a été changé.