Jeudi 8 avril dernier, la municipalité a voté un budget 2010 qui affiche sa volonté
« d’amortir les effets de la crise pour les Albertivillariens et d’accompagner le développement
du territoire tout en redressant les comptes de la Ville ».

Avant d’aborder l’exposé budgétaire,
le maire, Jacques Salvator, mandaté
par le conseil municipal pour renégocier
le pacte financier qui lie pour les
5 ans à venir la Ville et la Communauté
d’agglomération, a invité deux responsables
de la direction financière de Plaine Commune
à en présenter les grandes lignes.
Le
pacte ainsi que le Programme pluriannuel
d’investissements (PPI) étaient soumis à
l’approbation du conseil.
Cet outil de gestion
fixe le financement des grandes opérations
communautaires en coordonnant
les stratégies financières et fiscales des huit
villes de Plaine Commune.

Les investissements communautaires

L’investissement global de Plaine Commune
s’élève à 310 millions d’euros nets,
dont plus de 56 millions d’euros pour Aubervilliers,
auxquels il faut ajouter les investissements
mutualisés pour 60 millions.

Les principaux investissements concernent
les secteurs de la Villette/Quatre-
Chemins, Cristino Garcia au Landy, le
centre-ville (qui est l’objet d’un programme
de requalification), la création du parvis de
la nouvelle école Paul Doumer, etc.

Un budget pour amortir les effets de la crise

Le budget primitif 2010, dont les orientations
ont été largement débattues en mars
(voir Aubermensuel d’avril), se fixe trois
axes prioritaires : construire la ville de demain,
maintenir un équilibre soutenable
des finances communales tout en amortissant
les effets de la crise.

Ce budget s’équilibre avec des dépenses et
recettes d’investissement de 43 211 542 €
et de fonctionnement à 99 186 231 €.
L’infographie
ci-dessous éclaire sur la répartition
des dépenses par secteurs (camembert
des dépenses réelles de fonctionnement
2009).

Schéma de la répartition des dépenses de fonctionnement réalisées en 2009. Celles de l’exercice 2010 s’en rapprocheront. Les pourcentages exacts seront connus à la fin de l’année.

En matière de dépenses d’investissement,
65 % concernent des équipements (en
hausse de 23,2 %) avec un remboursement
d’emprunt représentant 31 %.
Pour 2010,
il s’élève à 12 millions, ce qui est, selon
le maire, « un niveau raisonnable » avec
un endettement de la ville réduit de 99 à
25 ans.

Schéma de répartition des dépenses d’investissement du budget prévisionnel 2010.

Benoît Logre (PS) a jugé que « ce budget
ne ferait pas qu’amortir les effets de la crise
mais aiderait réellement les citoyens les
plus vulnérables », rappelant quelques
réalités économiques telles que l’augmentation
des demandes d’aide alimentaire
au CCAS ou les 5 600 personnes
dans le 93 en fin de droits (source Pôle
emploi).

Jean-Jacques Karman a estimé, au nom
du groupe communiste et citoyen, qu’il
s’agissait d’un « petit budget qui ne présentait
pas de mesures nouvelles pour
amortir les effets de la crise ».
La Ville n’augmente pas les impôts cette
année, mesure qui a été jugée comme « la moindre des choses, par Nadia Lenoury
(UMP), après la hausse de l’an passé ».
La conseillère a observé qu’elle ne voyait
pas « en quoi ce budget améliorerait la vie
quotidienne des Albertivillariens, ni les
problèmes de sécurité et de propreté ».

Plaine Commune a voté 96 000 € pour la propreté

A ce propos, Véronique Le Bihan, en
charge de la Propreté, a annoncé que
500 000 € avaient été votés par Plaine
Commune pour la propreté, dont
96 000 € destinés à Aubervilliers.
Didier Paupert (Union du Nouvel Aubervilliers)
a de son côté jugé que ce « budget
manquait d’ambition », mais l’a néanmoins
qualifié de « rigoureux ».
Enfin, Tedjini-Michel Maïza (Vert) a évoqué
« un budget en amélioration, raisonnable
et gage du travail collectif de cette
majorité ».

Le budget primitif 2010 a donc été adopté
à la majorité du conseil municipal.
Le
groupe communiste et citoyen, Tous ensemble
pour Aubervilliers, l’Union pour
le Nouvel Aubervilliers et Aubervilliers en
marche pour le changement se sont prononcé
contre.

Autres sujets débattus : la mise en place
d’une charte du mobilier commercial afin
de valoriser l’espace public et la modification
des tarifs de cantine applicables au
2 septembre 2010.
Les tarifs baissent pour
plus de 200 familles aux revenus les plus
modestes et augmentent de 2 % pour la
plupart des autres.

Mise en place d’un service minimum d’accueil

Enfin, un service minimum d’accueil sera
mis en place dans les maisons de l’enfance
encadré par le personnel d’Aubervacances-
Loisirs.
Daniel Garnier, élu à l’Enseignement,
a présenté cette mesure en expliquant
qu’« elle permettra d’assurer un
accueil professionnel des enfants sans risquer
de porter atteinte aux droits de grève
des enseignants et nous évitera les lourdes
astreintes financières auxquelles l’Etat a
déjà condamné les municipalités contrevenantes
 ».

Claire Darfeuille
Le 5 mai 2010