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Quid de l’égalité dans la pratique sportive ?

L’accès aux sports pour les personnes handicapées se développe à Aubervilliers
où la prise en compte de ce public a fait un bond qualitatif ces dernières années.

L’accès aux sports pour les personnes handicapées se développe à Aubervilliers
où la prise en compte de ce public a fait un bond qualitatif ces dernières années.

Après la danse thérapie proposée par Indans’cité et le CMA judo, qui travaille avec l’institut médico-pédagogique, c’est au tour du CMA volley de se mettre à portée du public handicapé.
Néanmoins, nous som-mes encore très loin de l’égalité entre valide et handicapé dans la pratique sportive même si Aubervilliers est sur la bonne voie.
Convaincue qu’il n’y a pas de fatalité et pour aider à combattre cette injustice, la municipalité a pris une série de mesures.

Au fil du temps et afin de se mettre en conformité avec la loi, certains équipements ont été aménagés pour permettre l’accès aux fauteuils.
C’est le cas de la piscine, du complexe
sportif Manouchian ou encore du stade du Dr Pieyre... Par contre, la salle de boxe ou de musculation, où l’on entre par deux petites entrées situées en bas d’un escalier, reste
inaccessible.

Désignation d’un « monsieur sport »

Depuis quelques mois, un « monsieur sport » a été désigné au sein de la Coordination municipale du handicap (CMH).
C’est ainsi que Miguel Ferreira, chargé d’insertion, conseiller technique et référent « sport et handicap », a fait la tournée des équipements sportifs.
« Il reste des lieux inaccessibles mais ce n’est pas le seul frein.
La formation des personnels d’accueil et d’encadrement n’est pas au niveau des demandes.
Mais nous
y travaillons et tous les contacts établis avec les directeurs du CMA et du
service des Sports nous rendent optimistes, il y a une volonté réelle de changer les choses. »

Pour preuve, le dernier Téléthon a permis à une trentaine de personnes handicapées mentales et physiques d’effectuer un baptême de plongée.
Proposée par le CMA, cette initiative a pris une ampleur qui a surpris les organisateurs.
« C’est normal, il y a tellement peu d’activités pour nous que dès que quelque chose se présente, on saute dessus, explique Sofian, 22 ans, qui se déplace en fauteuil roulant depuis sa plus tendre enfance.
Moi, j’ai un bon niveau en basket et je souhaiterais intégrer le haut niveau, mais pour cela je dois me farcir quatre heures de trajet aller et retour, dans des transports en commun inadaptés et un environnement hostile. »

La Ville compte poursuivre les efforts engagés

Attentive à ces inégalités, la municipalité, par la voix de ses élues au Sport et à la Santé, semble bien décidée
à poursuivre les efforts engagés.
« Rendre tous les gymnases et lieux sportifs accessibles est l’un des objectifs que nous nous sommes fixés pour les années à venir, assure Mériem Derkaoui, mais la tâche est longue et ardue car aux coûts financiers s’ajoutent les difficultés techniques pour aménager des locaux parfois très anciens et le manque de personnel formé.
Mais cela ne doit pas nous empêcher d’avancer. »
Même point de vue exprimé par Laurence Grare, maire-adjointe à la Santé : « L’Etat ne nous facilite pas la tâche, en dehors de ses déclarations d’intention peu suivies de faits, les financements restent difficiles à trouver et les démarches pour les obtenir sont complexes.
Mais il reste aussi à changer les mentalités. En France, le handicap continue d’être vécu comme honteux et embarrassant... » Un constat qui ne démoralise pas Sofian :
« J’ai appris à me prendre en charge. Dans le monde du handicap, c’est bouge ou crève.
Et j’ai bien l’intention de vivre ! »

Maria Domingues
Le 4 janvier 2006

 

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