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« Le sida, on n’en guérit toujours pas ! »

Chaque 1er décembre, Aubervilliers participe à la Journée internationale de lutte contre le sida. Avec, cette année, des actions d’information et des initiatives tous azimuts. (Reportage audio)

Chaque 1er décembre, Aubervilliers participe à la Journée internationale de lutte contre le sida. Avec, cette année, des actions d’information et des initiatives tous azimuts. Comme s’il fallait se démultiplier pour rappeler que le sida est encore là à des gens sans doute moins vigilants qu’auparavant...

Vendredi 1er décembre, en apparence un jour comme les autres.
Mais ce matin-là, à la radio, un chiffre saute à l’oreille : « Cette année, le sida a tué 3 millions de personnes dans le monde. »
Autant ? Pourtant, on en parle moins qu’avant. Une maladie qui se banalise avec le temps, l’arrivée des trithérapies... on a comme l’impression (fausse) que le sida est rentré dans le rang.
Sauf que cette Journée internationale nous le rappelle : cette maladie dont on ne guérit toujours pas est encore là !

A Aubervilliers, le 1er décembre est toujours fortement décliné localement

« Pour inviter les gens à s’informer, pour les inciter à se protéger efficacement, pour lutter contre certains préjugés envers les malades aussi », explique Rabha Rahmani, l’animatrice du service communal d’Hygiène et de Santé chargée de coordonner les initiatives de la Ville.

L’édition 2006 n’aura pas dérogé à la règle. Dès 7 heures du matin, deux bus ont commencé à sillonner la ville pour distribuer documentation et préservatifs.
Leur itinéraire ? Les bouches de métro, la place de la Mairie, les abords des lycées, le square Stalingrad, la Poste, la Mission locale, etc.
A chaque arrêt de quelques dizaines de minutes, les minicars jaunes se sont transformés en stands.

Les habitants ont des réactions diverses

Comme devant le lycée professionnel Jean-Pierre Timbaud, où les élèves ont reconnu les éducateurs venus à leur rencontre.
Des brochures, des capotes, quelques questions... la pile de prospectus diminue vite. Rabah tempère : « Les habitants ont des réactions diverses. Avec, parfois, de fortes réticences. »
Mais, dans l’ensemble, l’échange se passe plutôt bien : « Les gens se sentent assez concernés même s’ils ne sont visiblement pas assez informés. »

Deux lieux d’information

En plus des bus, deux lieux fixes, Mosaïque sur La Villette et la Maison du bien-être et des pratiques de santé au Marcreux ont servi de points d’information et d’écoute.
Avec des affiches sur la prévention dessinées par des adolescents, de la documentation en plusieurs langues, des écrans diffusant des messages de sensibilisation, etc.

Un débat à la Mission locale

La Mission locale s’est également joint à la journée, avec un débat organisé autour de « La prévention des MST et la contraception ».
C’est devant un (jeune) public un peu gêné aux entournures que l’animateur du Crips (Centre régional d’information et de prévention du sida) invité pour l’occasion, Serge Clavel, a lancé la discussion... qui a finalement satisfait Murielle, 23 ans : « C’était une bonne idée d’avoir un échange avec un spécialiste. »

Film et débat au Studio

Prévenir de la gravité de la maladie, c’était aussi l’objectif des affiches exposées dans le hall de la mairie. Dans la soirée, la projection d’un film espagnol « Princessas » (une plongée dans la vie de deux prostituées, dont l’une atteinte par le virus) a été suivie d’une discussion au Studio.
Un débat parfois vif avec la tribune où figurait l’association « Le bus des femmes » (qui accompagne des prostitués dans leur vie).
L’écran aura servi aussi à voir deux courts-métrages réalisés par des jeunes de l’Omja.

De ce 1er décembre, cet étudiant croisé au détour d’un stand a retenu le message essentiel : « Le sida, si on ne se bat pas contre lui, c’est lui qui peut nous battre... »

Zineb Benhamou
Le 13 décembre 2006

Ecouter l’interview de Rabha Rahmani et d’un jeune croisé sur les stands prévention sida

 

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