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Prévenir la récidive

Il y a deux ans la Ville d’Aubervilliers mettait sur la place publique le sujet de la prévention de la récidive et du sort fait aux sortants de prison à l’occasion d’un colloque dont fut tiré un livre. Depuis, la Garde des Sceaux Christine Taubira s’est attaqué à ce dossier longtemps tabou. Jacques Salvator a fait partie du jury de la Conférence de consensus qui vient de rendre ses préconisations au Premier ministre.

Le maire d’Aubervilliers en avait fait un sujet de débat public. Que fait-on, en France, pour prévenir la récidive ?
Que deviennent les sortants de prison une fois leur peine purgée ? Il y a deux ans, l’initiative de Jacques Salvator avait eu un certain retentissement.
A l’époque, il l’expliquait ainsi : "Si, dans ce pays, on s’attaquait vraiment à la question de la récidive et aux préventions à mettre en place pour l’éviter, on protégerait bien mieux nos concitoyens."

Depuis, la Garde des Sceaux Christine Taubira s’est attaqué à ce dossier en mettant en place une procédure originale, une Conférence de consensus, où experts, associations et professionnels ont été convoqué devant un jury pour faire part de leurs connaissances en la matière.
Au nom du préalable qu’il avait posé, le maire d’Aubervilliers a été invité à faire partie de ce jury. dont les conclusions (document joint) ont été rendues ce 20 février à Jean-Marc Ayrault.

Ces préconisations vont à présent être étudiées (et probablement reprises pour l’essentiel) par le gouvernement, qui prépare une grande loi pénale pour le printemps.

La Conférence de consensus a mis l’accent sur les aménagements de peine en se fondant sur plusieurs études selon lesquelles "le risque d’être recondamné à une peine privative de liberté est deux fois plus élevé" en "sortie sèche" qu’avec une libération conditionnelle.
Par ailleurs, elle a mis en avant l’avantage financier de ces mesures par rapport à la prison.
Un détenu coûtant en moyenne à la société 32 000 euros par an (85 euros par jour en maison d’arrêt, 196 euros en maison centrale), soit plus que les aménagements de peine (10 euros en placement sous surveillance électronique, 59 euros en semi-liberté).

La récidive a été l’objet de sept lois ces cinq ans dernières années, toutes orientées vers une plus forte répression.
La ministre de la Justice reproche la faiblesse de dispositifs qui "reposent sur un postulat : celui du rôle dissuasif de la prison. Un postulat qui ne s’est pas vérifié, ni théoriquement, ni à l’usage".

Le gouvernement entend donc mieux jouer du levier de la prévention.
A l’ordre du jour : la suppression des peines plancher, dont l’efficacité face à la récidive est contestée, ainsi que la mise en place d’"une peine de probation".

S’ajoutent désormais au débat les préconisations de la Conférence de consensus...

Grégory Paoli
Le 23 février 2013

 

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