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Les Conférences Condorcet changent de cycle



Consacrée aux "images au risque du musée", la dernière Conférence Campus Condorcet 2012/2013 s’est tenue lundi 10 juin au Théâtre de la Commune. En septembre, commence un nouveau cycle, "Pourquoi manger?".

Et de onze ! Les conférences Campus Condorcet ont terminé leur cycle 2012-2013, consacré à « L’image en danger », par une ultime conférence au Théâtre de la Commune, lundi 10 juin, sur les « Images au risque du musée ».

Depuis septembre, iconoclasmes – interdiction de rendre culte aux images – byzantin et protestant, icônes dans l’islam chiite, destructions sous les régimes nazis et khmers rouges, flux numérique actuel, ont été autant de facettes abordées face au grand public par des historiens, philosophes, archéologues, pour voir les choses autrement.

Ceci, dans le cadre de conférences mensuelles au Théâtre de la Commune et au lycée le Corbusier, pour préfigurer l’arrivée du Campus Condorcet, vaste pôle universitaire dédié au sciences humaines et sociales qui ouvrira ses portes à Aubervilliers en 2018.

Les images au musée : plaisir du visiteur ou témoignage historique?

Lundi dernier, le philosophe et historien Krzysztof Pomian a montré comment le déplacement des œuvres picturales de leur lieu d’origine vers le musée les place, une nouvelle fois, face à un défi.
En effet, le musée existe depuis un peu plus de cinq siècles, les images depuis 60000 ans…
Elles arrivent au musée après un long parcours politique, économique, religieux, et y trouvent une nouvelle fonction.

Mais quelle fonction ? Le plaisir du visiteur, par leurs qualités esthétiques ? Ou bien son enrichissement intellectuel, par le témoignage historique qu’elles apportent ?

C’est tout le dilemme qui se pose aux conservateurs de musée, et qui conditionne la manière dont les œuvres seront regroupées et accrochées.
Par école ? Pays d’origine ? Chronologie ? Critères esthétiques ?

Cette question a fait l’objet de conflits après la création du musée du Louvre en 1793. Krzysztof Pomian a restitué pas à pas des échanges virulents, qui souvent prenaient ancrages sur des positions politiques.

Le musée doit il être un « temple du beau », qui toucherait le plus grand nombre par une séduction visuelle - critère esthétique- ou bien un lieu où l’on s’instruit - critère historique- ?

Le chercheur ne tranche pas sur la question. Pour lui, l’ « tout l’art d’un bon conservateur est de trouver le bon compromis ».

"Un visiteur du Louvre consacre en moyenne 30 secondes à une œuvre"

Le musée du quai Branly, remarque-t-il, mène conjointement les deux démarches, certains objets y étant mis en avant pour leur grande beauté de manière très décontextualisée.

D’autre part, il note que le travail de restauration des œuvres, de plus en plus expliqué aux visiteurs des musées, témoigne d’une démarche accentuée d’historicisation.
« A travers des films, des enquêtes, on montre les différentes strates de l’œuvre au visiteur », explique-t-il.

Sachant qu’ « un visiteur du Louvre consacre en moyenne 30 secondes à une œuvre », a indiqué en conclusion Jean-Claude Schmitt, président du Conseil scientifique du Campus Condorcet, le défi est difficile à relever : « Comment faire en sorte qu’il comprenne ce qu’elle a à dire ? ».

"Pourquoi manger?" : décortiquer ce qui se trouve dans nos assiettes...

Jean-Claude Schmitt a également annoncé le cycle qui démarrera le 23 septembre prochain, sur le thème « Pourquoi manger ? ».
Au menu, dix conférences jusqu’en juin 2014, autour de trois axes : alimentation, manières de tables et santé.

De quoi décortiquer ce qui se trouve dans nos assiettes, à travers un parcours dans le temps depuis la préhistoire, la présentation de manières de manger dans différents endroits du monde, comme en Chine, et la question des interdits alimentaires, notamment dans le Judaïsme ou l’Islam.

Naï Asmar
Photos : Michaël Barriera
Le 12 juin 2013

 

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