Neuilly/Aubervilliers : la rencontre !
Le maire de Neuilly invité par le maire d’Aubervilliers pour parler de logement social, d’hébergement d’urgence, mais aussi de développement économique, et ce en bousculant les lignes habituelles.
L’initiative n’est pas passée inaperçue et la presse avait fait le déplacement.
Ce 16 janvier, Jean-Christophe Fromantin, le maire de Neuilly-sur-Seine, s’est rendu à Aubervilliers à l’invitation de l’édile de celle-ci, Jacques Salvator.
L’élu des Hauts-de-Seine était convié à une visite de la ville consacrée au logement insalubre et à l’hébergement d’urgence, « afin de lui faire toucher du doigt les réalités auxquelles sont confrontées des villes des banlieues populaires”, a expliqué le maire albertivillarien.
Jacques Salvator reconnaît avoir cherché à créer un “ petit choc” salutaire pour “participer à l’effort collectif en faveur du logement”.
“J’ai invité Jean-Christophe Fromantin car c’est un homme de bonne volonté, assure Jacques Salvator.
Il s’est déclaré favorable à la loi SRU (qui ambitionne que toutes les communes aient 20 % de logements sociaux au minimum).
Assurément, le propos est insolite et novateur dans la bouche du maire d’une des villes les plus riches de France.
Suffisamment, en tous les cas, pour être entendu et encouragé. »
Au cours d’un déjeuner de travail auquel participait également un autre élu atypique, Etienne Pinte, député des Yvelines et ancien maire de Versailles, auteur d’un rapport sur l’hébergement d’urgence, le maire d’Aubervilliers, a réclamé “une plus grande solidarité régionale en matière de logement et d’hébergement pour que les efforts soient plus équitablement répartis.”
Un appel entendu, pour partie, par le maire de Neuilly qui a annoncé la création de places d’hébergement dans sa ville.
Visiblement, les deux maires ont partagé, au cours de cette journée, la même envie de bousculer quelques préjugés qui enferment leurs deux villes dans des représentations négatives, l’une comme repoussoir moral parce que trop riche et peu partageuse, l’autre comme repoussoir social parce que très majoritairement habitée par une population pauvre.
D’une certaine manière, et en partant de points inverses, c’est comme si les deux communes avaient voulu afficher une volonté de s’extraire de leur extrême à chacune, en cultivant l’une et l’autre l’idée de plus de mixité sociale !
Confirmation de cette impression avec d’autres sujets évoqués ainsi que de possibles partenariats.
Notamment dans le domaine économique, avec l’idée de faire naître des entreprises à Neuilly et de les faire se développer à Aubervilliers.
Et ce dans une logique complémentaire, l’une ayant l’argent, l’autre l’espace…
Avec cette journée, Neuilly y a peut-être gagné de fissurer quelque peu son image de « forteresse » de riches, mais Aubervilliers, elle, aura fait, de l’avis de son maire, la démonstration sur la place publique et médiatique, par une attitude offensive, qu’elle vaut d’être vue autrement que sous l’angle de la compassion...
F. M.
Le 16 janvier 2009