La situation des roms
Un communiqué de presse signé par Jacques Salvator, six autres maires de Plaine Commune et son président.
Un communiqué de presse signé par Jacques Salvator, six autres maires de Plaine Commune et son président.
Tribune signée par Jacques Salvator, six autres maires de Plaine Commune et son président. Publication à venir dans le journal Libération.
Depuis plusieurs années, des populations Roms fuyant les discriminations et la misère économique dont elles sont victimes dans leur pays arrivent en Ile de France.
Le phénomène s’est récemment intensifié, en particulier en Seine-Saint-Denis ou l’on dénombre près de 3000 personnes vivant dans des camps de fortune.
Déjà stigmatisés dans leur pays d’origine, elles subissent ici des discriminations dues notamment au régime transitoire de l’Union Européenne.
Bien que citoyens européens, ces populations sont de fait privés de leurs droits fondamentaux, comme le dénoncent le Conseil de l’Europe et la HALDE.
Les familles sont installées de façon très précaire sur des terrains publics ou privés.
Leurs conditions de vies sont extrêmement dures, les conditions d’hygiène, de santé désastreuses.
Les riverains, habitants et entreprises, de nos villes confrontés à cette situation et dénonçant fortement l’inhumanité de tels camps s’inquiètent également et à juste titre des conséquences, notamment pour la sécurité de tous.
De dramatiques incendies ont régulièrement ravagés des camps provoquant la mort d’enfants.
Nous comprenons la colère de nos concitoyens qui ne peuvent se résoudre à voir de tels bidonvilles se développer à proximité de chez eux dans des conditions sanitaires et d’insécurité alarmantes.
Même si nous savons bien que les expulsions à répétition ne sont pas une solution et fragilisent encore davantage ces familles, nous ne pouvons laisser durer l’occupation de ces terrains, parfois réservés à des opérations d’aménagement, ou tout simplement parce qu’il existe un danger pour les populations elles même et pour les riverains.
Parce que nous ne pouvions rester inactifs face à cette situation, nous nous sommes engagés de manière volontariste, en coopération avec l’Etat, pour la construction et le financement de villages d’insertion pour permettre à des familles Roms d’accéder à un emploi et un logement fixe.
En contrepartie, nous avions obtenu que l’Etat lutte contre l’installation de camps sauvages et coordonne une politique d’accueil à l’échelle régionale. Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater l’incurie de l’Etat.
Dans les derniers mois, comme de nombreux élus ou associations, nous avons exigé qu’une table ronde régionale soit organisée sous l’égide du Préfet d’Ile de France pour trouver des solutions d’accueil dignes. Malgré l’engagement à l’Assemblée Nationale de Monsieur Besson, au mois de juillet 2009, nos demandes sont restées lettre morte.
Face à ce constat, nous avons décidé de suspendre notre effort financier dans le cadre des villages d’insertion, engagement que nous sommes disposés à reprendre lorsque nos revendications auront été entendues.
C’est pourquoi aujourd’hui, 8 avril 2010, Journée Internationale des Roms, et alors que se tient en ce moment même à Cordoue, le « deuxième sommet européen sur les actions et politiques en faveur des populations gitanes » nous lançons un appel au Première Ministre pour que l’urgence de la situation soit enfin entendue et des réponses concrètes apportées :
- 1 - La question Rom est européenne, nationale et régionale. Elle doit être prise en charge par les autorités compétentes.
- 2 - Lorsque ces populations ont été obligées de quitter leur pays d’origine, il convient de les recevoir dignement dans le pays des droits de l’Homme. Nous demandons notamment qu’il soit mis fin de manière anticipée aux mesures transitoires.
- 3 - En Ile de France, l’accueil des populations Roms ne peut se cantonner en Seine Saint-Denis et dans quelques villes populaires d’autres départements.
- 4 - Nous exigeons qu’une table ronde soit organisée sans délai par l’Etat, associant les collectivités locales d’Ile de France afin de mettre en œuvre, les
- 5 - Nous proposons à tous les élus franciliens qui le souhaitent de rejoindre cet appel.
- 6 - Nous demandons à être reçus par le Premier Ministre François Fillon afin de lui exposer l’urgence de la situation.
Michel Beaumale, Maire de Stains, Vice Président de Plaine Commune
Michel Bourgain, Maire de l’Ile-Saint-Denis, Vice Président de Plaine Commune
Patrick Braouezec, Président de Plaine Commune, Député
Michel Fourcade, Maire de Pierrefitte sur Seine, Vice Président de Plaine Commune
Carinne Juste, Maire de Villetaneuse, Vice Présidente de Plaine Commune
Didier Paillard, Maire de Saint Denis, Vice Président de Plaine Commune
Gilles Poux, Maire de La Courneuve, Vice Président de Plaine Commune
Jacques Salvator, Maire d’Aubervilliers, Vice Président de Plaine Commune
Le 1er avril 2010