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« Quand la mémoire défaille, tout déraille »

Ses paroles apaisent et rassurent. Auprès d’elle, les familles trouvent une écoute à la fois cordiale
et professionnelle.

Ses paroles apaisent et rassurent. Auprès d’elle, les familles trouvent une écoute à la fois cordiale
et professionnelle.

Simone Plissier, infirmière-thérapeute, anime un groupe
de paroles pour les proches des malades d’Alzheimer.

Le rire provoque une réaction du cerveau qui se met à fabriquer des andro-morphines qui apportent bien-être et soulagement ».
Devant l’air étonné de ses interlocuteurs, Simone Plissier en rajoute, « c’est pourquoi
il ne faut pas se priver de sa bonne tranche de rigolade quotidienne ! »

Effet réussi sur les personnes attablées autour d’elle. Yvonne sourit.
C’est une habituée des réunions mensuelles organisée au centre de gérontologie Constance Mazier.
« Je viens depuis deux ans, depuis que maman a été touchée par la maladie d’Alzheimer...
Au début, je venais surtout chercher des adresses, des conseils... aujourd’hui que je sais mieux prendre en charge la maladie, je viens aussi pour partager mon expérience, et puis je viens voir Simone, elle me donne la pêche. »

Un rien modeste, Simone, élégante quinquagénaire, se défend de tout rôle de vedette : « Cela fait plus de trente ans que je travaille avec les personnes malades ou dans le besoin, je sais combien il est important pour leurs proches d’être soutenus et entendus. »

Une permanence le 3e lundi de chaque mois

C’est ainsi qu’elle assure, le troisième lundi de chaque mois, des permanences pour le compte de son em-ployeur, l’association France Alzheimer 93, dans une salle que la direction de la maison de retraite d’Aubervilliers met gracieusement à disposition des familles.
Ce lundi, il y a là trois Albertivillariens, Yvonne, André et Yvette.
Tous trois ont un proche atteint d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée.
« Il est important de ne pas les confondre car un diagnostic différencié est indispensable aux soins et aux traitements adaptés », rappelle
Simone. Et pour bien s’assurer que tout le monde a bien compris, elle se lève et griffonne un schéma sur le tableau de papier blanc.
En quelques traits précis, on comprend mieux pourquoi certaines informations ne parviennent plus jusqu’aux cellules malades du patient.

Simone a souvent le ton juste : « Il faut accepter de voir nos proches s’affaiblir de jour en jour, l’important est de bien les accompagner, cela les rendra plus heureux et nous aussi ! »
Des mots simples et francs pour des situations douloureuses et complexes : « Votre femme ne peut plus marcher autant qu’avant, ce n’est pas qu’elle ne veut pas, ce sont ses forces qui l’abandonnent, ne la brusquez pas, proposez-lui de courtes balades, à son rythme... », suggère-t-elle avec douceur.
Entre explications, démonstrations, conseils et échanges, l’après-midi apporte son lot de consolations et d’apaisement.

Actuellement, une dizaine de
lieux accueillent des réunions mensuelles à travers tout le département.
Pour se procurer l’ensemble des points d’accueil, contacter l’association France Alzheimer 93.

Maria Domingues
Le 8 juin 2006

 

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