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La mémoire… engagée

Stéphane Hessel, résistant, déporté, diplomate, corédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, fait citoyen d’honneur d’Aubervilliers ce soir, en mairie (cérémonie ouverte à tous).

Stéphane Hessel, résistant, déporté, diplomate, corédacteur
de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, fait citoyen d’honneur d’Aubervilliers ce soir, en mairie (cérémonie ouverte à tous).

Mai et juin seront rythmés
par plusieurs hommages de
la Ville rendus à des personnalités
engagées dans leur temps.
Des gestes symboliques reliant
passé et présent et qui dessinent, en
creux, les contours de l’attachement
d’Aubervilliers à certaines valeurs.

Lundi 4 mai, une gerbe de fleurs a
été déposée par le maire au pied de la
plaque du quai Jean-Marie Tjibaou
pour commémorer les 20 ans de l’assassinat du leader kanak.
Et d’autres dates vont suivre dans la
foulée…

Vendredi 8 mai, sera célébré le
64e anniversaire de la capitulation des forces nazies.

Samedi 9 mai, un hommage sera
rendu aux victimes des massacres de
Sétif de 1945
(à 11 h rue Germaine
Tillion, à la Plaine Saint-Denis).
Aubervilliers commémore ce drame
de par les liens particuliers qu’elle
entretient avec l’Algérie dont une
partie de sa population est issue.

Dimanche 10 mai, sera célébrée,
dans une grande fête, l’abolition de
l’esclavage
(1848).

Avec, d’abord, une matinée (à partir de
11 h) au parc Aimé Césaire (boulevard
Félix Faure) où seront lus des
textes du grand poète par les membres
du Conseil local des jeunes, où
l’on pourra découvrir une exposition
photos en plein air Sur les traces de la
traite négrière
, et où l’on pourra se
régaler de plats antillais grâce à la
complicité de l’association Colibri
des Iles.
Avec, le même jour, mais à
partir de 17 h et en mairie, le deuxième
volet de l’exposition Sur les traces
de la traite négrière
, et une pièce de
théâtre montée et interprétée par des
associations locales : Il était une fois
l’esclavage.

Mardi 19 mai sera un moment particulièrement
fort. Aubervilliers, pour
la première fois, célébrera une personnalité
pour ses engagements humanistes
en la faisant citoyen d’honneur
de la Ville.
Résistant, déporté, corédacteur
de la Déclaration universelle
des Droits de l’Homme (1948),
ambassadeur de France, Stéphane
Hessel
est un grand témoin de l’histoire
contemporaine.
De 18 h à 19 h,
il dédicacera son ouvrage Danse avec
le siècle
à la librairie Les mots passants
(2 rue du Moutier).
A 20 h 30, en
mairie, Histoire d’un engagement, le
documentaire qui lui a été consacré,
sera projeté.
A 21 h, un hommage en
poésies (lui-même est aussi poète) lui
sera rendu.

Jacques Solomon pour la nouvelle
Maison de l’enfance ne sera pas le
seul résistant à être mis à l’honneur le
23 mai.
En effet, à proximité et prochainement,
deux ruelles prendront
le nom de deux autres figures de
l’opposition clandestine à l’occupation
nazie.
D’une autre mouvance
celle-là, puisque la Résistance était
multiple et qu’il convient d’en témoigner
pour être fidèle à la diversité de
ces engagements.
Les ruelles concernées sont, en fait,
les mails qui traverseront une toute
nouvelle résidence de 99 logements,
entre la rue du Moutier, Quinet et
Schaeffer.

L’un s’appellera Yvonne
Oddon
et l’autre Boris Vildé. Ces
deux personnalités ont animé (avec
d’autres, comme Germaine Tillion) le
réseau de résistance du Musée de
l’Homme.
Ce groupe avait débuté son
activité en exfiltrant des aviateurs alliés
et des personnes menacées puis s’était
spécialisé dans le renseignement.
Leur lien avec Aubervilliers ?
Leur
journal clandestin conçu, en cachette, avenue Victor Hugo, dans les locaux
de l’Aéroclub devenus, depuis, le café
Le chien qui fume.
Intitulé Résistance,
il aura un très fort retentissement.
C’était la première fois que le terme
est utilisé pour désigner l’opposition
naissante à l’occupation allemande…
Le 10 février 1941, une partie des
membres du réseau sera arrêtée à la
suite d’une dénonciation.
Yvonne Oddon subira la déportation en Allemagne.

Elle survivra à son internement
au camp de Ravensbrück dont
elle sera libérée en avril 1945.
Boris Vildé, le chef du réseau,
n’aura pas cette chance.
Ce brillant
ethnologue sera fusillé avec six de ses
camarades le 23 février 1942 au
Mont Valérien.
Trois mois plus tard
et au même endroit ce sera au tour de
Jacques Solomon…

Grégory Paoli
Le 6 mai 2009

 

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