On ne pactise pas avec la misère
Plusieurs campements de familles sont apparus sur le territoire de la commune, les conditions de vie y
sont déplorables. Précision du maire Pascal Beaudet à propos des familles roumaines.
Plusieurs campements de familles sont apparus sur le territoire de la commune, les conditions de vie y
sont déplorables. Précision du maire Pascal Beaudet à propos des familles roumaines.
Plusieurs campements de familles sont apparus sur le territoire de la commune, les conditions de vie y
sont déplorables. Précision du maire Pascal Beaudet à propos des familles roumaines.
La municipalité est confrontée à un choix difficile : comment éviter une catastrophe sanitaire et l’installation durable de ces familles ? Malgré les interventions du maire, l’Etat ne fait pas face à ses responsabilités.
Quel est votre point de vue à propos des campements installés dans plusieurs endroits de la ville ?
Depuis plus de deux ans pour certains, ces campements se sont installés sur des terrains privés. Ils sont constitués de familles avec des enfants,
originaires d’Europe centrale, de Roumanie le plus souvent, et qui vivaient dans leur propre pays des situations de rejets. Il ne s’agit pas de gens du voyage. Ce phénomène est national et concerne beaucoup de villes et notamment en région parisienne.
Cette situation de détresse humaine est évidente et visible. Personne ne peut y être indifférent mais on ne peut durablement laisser s’installer des bidonvilles. Actuellement, ces familles sont dans la survie. Contrairement aux années 60, elles sont le plus souvent sans travail et en situation irrégulière.
Que font les services municipaux ?
Nous cherchons à éviter le pire.
Le service municipal d’Hygiène et de Santé intervient pour assurer les obligations légales du maire. Des associations comme Médecins du monde et ATD Quart Monde sont aussi en contact avec eux.
Vous-même, quelles ont été vos interventions ?
J’ai écrit, ainsi que les autres maires, au préfet de la Seine-Saint-Denis et au Premier ministre. Ensemble, nous demandons une table ronde sur cette question qui doit être réglée à l’échelle nationale.
Je rappelle que la question des personnes sans domicile fixe est de la
responsabilité de l’Etat et non des
collectivités territoriales. Il faut éviter que l’Etat ne se dégage de ses obligations et laisse les communes se débrouiller seules. Il faut prendre
ce problème autrement, on ne peut pas pactiser avec la misère, ce serait du mépris pour ces personnes. Cela rajouterait des difficultés supplémentaires à la population d’Aubervilliers qui n’a pas à supporter cette situation.
Il faut envisager un traitement
global et non palliatif. La Ville peut être un des maillons pour aider à sortir ces familles de la précarité où elles se trouvent mais nous devons obtenir des engagements de l’Etat. Entre autres, quel doit être le statut de cette population, peut-elle retourner dans son pays d’origine ?
Une expulsion est-elle possible ?
Oui certainement. Les propriétaires des terrains ont porté plainte. Le
préfet peut faire appel à la force publique. Mais l’expulsion ne réglera rien. Ces familles s’installeront ailleurs, sur Aubervilliers ou sur une autre commune. Il faut donc trouver un vrai traitement à cette situation de plus en plus dramatique. Je le redis encore une fois, nous prendrons notre part au règlement de ces situations mais avec les garanties de l’Etat, notamment financières et pour un nombre limité de familles, celles qui seront volontaires et installées depuis longtemps et en situation régulière. Nous estimons que le travail de cinq personnes à temps complet serait nécessaire.
Pensez-vous être entendu ?
Pour le moment, pas vraiment. Pour la première fois, une rencontre a eu lieu à la sous-préfecture. J’étais représenté par Laurence Grare, maire adjointe à la Santé.
Les services de l’Etat étaient présents ainsi que les associations caritatives et le service communal d’Hygiène et de Santé. Des groupes de travail ont été mis en place pour évaluer la situation et les possibles solutions.
Un nouveau rendez-vous est prévu pour la mi-novembre. L’hiver approche et je suis très inquiet.
Propos recueillis par Marie-Christine Fontaine