Après l’incendie meurtrier qui a fait quatre victimes et un blessé très grave ce samedi au 4 Prévost, la municipalité a réquisitionné le gymnase Manouchian pour assurer l’hébergement d’urgence des locataires sinistrés. Une enquête a été ouverte sur les circonstances du drame.

Rue Ernest Prévost, le grand immeuble de 120 logements porte, sur sa façade, les stigmates du drame, l’incendie a noirci une partie des encadrements des 3e et 4e étages de l’escalier B.
D’une rare violence, il s’était déclaré ce samedi vers 22h, ses fumées toxiques se propageant très vite et provoquant la panique des résidents.
Deux personnes ont perdu la vie par défenestration, une troisième est morte dans les flammes.

Le bilan aurait pu être plus lourd encore sans l’intervention particulièrement rapide des pompiers.

Toute la nuit, des élus de la municipalité et des cadres de la Ville auront été auprès des sinistrés, choqués et démunis.

Ouvert en urgence, le gymnase Manouchian a permis d’héberger une quarantaine de locataires du 4 Prévost.

Une enquête de police a été ouverte pour déterminer les circonstances de l’incendie, des témoins évoquant des "odeurs d’essence", voir "un cocktail molotov" lancé dans un appartement à la suite d’une violente dispute.

Ce mardi matin, le maire Jacques Salvator tenait une réunion de crise avec les résidents pour trouver des solutions de relogement. La préfecture a été sollicitée.

« Si certains pourront à terme réintégrer leur appartement, les autres – dont deux déjà prioritaires au titre de la loi DALO – devront être relogés ailleurs », a expliqué Jacques Salvator à l’issue de la réunion. Il a précisé avoir été contacté spontanément par deux bailleurs privés prêts à mettre à disposition des logements dans leur parc.

Le 4 Prévost fait partie du parc immobilier privé. «  Un immeuble de bonne facture, mais qui a cumulé les difficultés ces dernières années : squats, sur-occupation, suspicions de marchands de sommeil et de trafics, et aussi présence massive de rongeurs, infiltrations d’eau, etc. », a décrit Jacques Salvator.

En octobre dernier, alertée sur la situation dans cet immeuble, la Ville avait engagé un Plan de sauvegarde : avec une pression renforcée auprès des co-propriétaires pour qu’ils assurent les travaux nécessaires et engagent les procédures en cas de squat, le suivi des locataires, une campagne de dératisation…

Ces mesures accompagnaient la reprise en main de l’immeuble par un nouveau conseil syndical. Des premiers résultats, encourageants, avaient été obtenus avec, notamment, le vote par la copropriété de la rénovation des canalisations d’évacuation pour mettre fin aux infiltrations d’eau récurrentes.

A la suite de ce tragique samedi, il faudra, pour le 4 Prévost, tout recommencer...

Grégory Paoli
Photos : Mickaël Barriera
Le 2 avril 2013

Voir le journal télévisé de France 2 consacré à l’incendie