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« Dans cette ville, il y a la volonté d’y arriver »

Emploi et développement économique, sécurité, enfance, finances locales… autant de sujets
d’actualité en ce début 2013 et sur lesquels la rédaction d’Aubermensuel a interpellé
le maire, Jacques Salvator.

Emploi et développement économique, sécurité, enfance, finances locales… autant de sujets
d’actualité en ce début 2013 et sur lesquels la rédaction d’Aubermensuel a interpellé
le maire, Jacques Salvator.

Albertivillariens, vous avez déclaré que l’emploi était au coeur de vos priorités. Mais quels sont les leviers dont dispose la Ville ?

Cinq ans d’une crise dure, d’abord financière,
puis économique, cela laisse des
traces...
Et même si sur le sujet de l’emploi
les capacités d’interventions d’une municipalité
sont limitées, il nous fallait passer
à l’offensive.
D’une part, il y a l’effort que
nous fournissons en matière d’emploi public.
Avec l’ouverture de nouveaux services
et équipements, crèches et écoles notamment,
du personnel supplémentaire a été
recruté. Ces embauches sont prioritairement
locales.
Tout comme celles qui seront faites grâce au
dispositif Emplois d’avenir.

Une cinquantaine
de jeunes intégreront la Ville à cette
occasion.
Ils seront recrutés avec le concours
de la Mission locale et l’organisation d’un
job dating en avril.
Le milieu associatif
albertivillarien sera également invité à s’engager
dans cette démarche.
Nous l’y aiderons
comme nous l’avons déjà fait pour une
trentaine d’embauches au sein des principales
associations de la commune.
Les efforts dédiés à la question de l’emploi,
c’est aussi ce que la municipalité entreprend
pour rapprocher demandeurs et recruteurs.
C’est le but de nos Mois de l’emploi qui
se déroulent chaque automne et où nous
nous mobilisons pour que des entreprises
en phase d’embauches viennent sur notre
territoire.

Signalons également, parce que cela sera
utile dans les mois qui viennent, la réorganisation
de la Maison de l’Emploi.
Après deux ans de travaux, elle rouvre sur l’avenue de la République. Y seront concentrés,
de manière pratique, un ensemble de services
à disposition pour aider à la recherche
d’un emploi.

Et puis,évidemment, l’embauche locale
passe aussi par le développement économique
de la ville avec l’arrivée de nouveaux
acteurs...
A Aubervilliers, il y a la volonté de s’en
sortir et d’avancer.

Justement, quid de l’attractivité économique de la ville : Veolia vient-il toujours ?

Son PDG me l’a confirmé. Même si le groupe
traverse un moment difficile, son siège
social s’installera bien à Aubervilliers sur
50 000 m2.
Avec du BTP en perspective
pour ce grand chantier et des clauses sociales
qui réserveront un volume important
d’heures de travail pour un public local
de demandeurs.

Et puis, il y a tout ce qui se développe autour
de la nouvelle place Front Populaire.
A cet égard, le sort du bâtiment 521, un
grand immeuble de bureaux et de locaux
d’activités est significatif d’un nouveau dynamisme.
Neuf, ce bâtiment était désespérement
vide en 2008.

Aujourd’hui, ses
20 000 m2 de
bureaux sont
occupés.
La
société Endémol
s’y est
i n s t a l l é e .
Tout comme
la fnac.com.
Permettez-moi aussi d’évoquer brièvement le Millénaire.
Ce centre commercial nous l’avons
voulu, nous nous devons de le soutenir.
La
municipalité s’est donc prononcée en faveur
de son ouverture dominicale le temps
d’assurer sa notoriété régionale et donc son
développement, y compris en matière d’emploi
local. Désormais, la décision finale est
entre les mains du préfet.

Quelles sont les perspectives en matière de petit commerce ?

Disons-le, la situation du commerce de
proximité n’est pas des plus brillantes.
Aubervilliers est loin d’être la seule ville
de la petite couronne à pâtir de cette situation.
Néanmoins, on commence à sentir
que ça bouge...
Si une Ville n’a pas directement
la main sur ce secteur d’activité,
indirectement, nous poussons le plus possible.
Comme, par exemple, avec nos chartes
sur les devantures et le mobilier commercial
pour gagner en qualitatif.
Comme,
également, en favorisant de nouvelles
arrivées.

Prenez le quartier du Landy. Un désert
commercial il n’y a pas si longtemps, et
qui accueille aujourd’hui un linéaire de
boutiques sur le pôle Olivetti.
En centreville
aussi l’offre va nettement s’étoffer
dans les prochaines années.
Sur l’îlot Pasteur,
dans les anciens locaux de tri de la
Poste, sur le site de l’Orangerie, de nouveaux
rez-de-chaussée commerciaux vont
voir le jour.
Tout comme à Emile Dubois
pour l’Est de la commune.
J’invite d’ailleurs les Albertivillariens à
découvrir ce qui est prévu en la matière
lors du Salon du commerce, premier du
genre, que la Ville organise
le 11 février prochain .

La sécurité, une autre priorité ?

Plus qu’une priorité, c’est
une préoccupation au quotidien.
Mais je n’ai pas besoin
de le crier sur les toits, tellement c’est
évident.
Croyez-moi, la sécurité plus on en
parle moins on en fait.
Donc, en la matière,
une certaine discrétion est gage de
sérieux.
Au global, il est vrai que les chiffres
de la délinquance sont en baisse depuis
deux ans.
Croyez-vous que je m’en satisfais
?
Non, parce qu’il reste beaucoup à
faire. Avec des choses engagées depuis
plusieurs années.
Comme le repositionnement des locaux de la Police municipale
étoffée en centre-ville, l’augmentation
des effectifs du commissariat à 170 agents
et l’obtention d’une Brigade de sécurité
territoriale.
A cela, maintenant, va se rajouter un déploiement
spécial dans le cadre de la création
d’une Zone de sécurité prioritaire à
cheval sur Aubervilliers et Pantin.

Qu’en est-il de ce dispositif de ZSP ?

Il a été créé par le ministre de l’Intérieur,
Manuel Valls, pour concentrer des moyens
plus coordonnés sur certains quartiers.
Ce
sont les préfets et les procureurs qui en
ont le pilotage direct.
Les ZSP, c’est à la fois
de la sécurisation avec de la présence policière,
et des investigations poussées.
La
nôtre sera partagée avec Pantin (avec mon
homologue, nous avions tous les deux appelé
de nos voeux la création de cette ZSP)
sur un axe allant de mairie à mairie et avec
une attention particulière sur les quartiers
des Quatre-Chemins et de la Villette.
Ce déploiement se mettra progressivement
en place en février.
Avec, possiblement,
et si le maire de Pantin fait également ce
choix, l’installation d’une vidéo protection
à la frontière des deux villes.

Vous avez également lancé des Protocoles d’interventions publiques ?

Exact, nous en sommes même à la douzième
réunion.
Le principe, c’est, dans les
ensembles qui vivent mal, de mettre tout le
monde autour de la table : bailleurs ou
syndics, police et justice, acteurs locaux
et habitants.
On fixe une stragégie commune
et on la mène de conserve pour être
le plus efficace possible.

Et les maraudes ?

Elles sont faites de nuit et en petits groupes,
avec quelques élus et fonctionnaires.
Cela
nous permet de jauger sur le terrain du
degré de réalité de situations signalées par
des habitants.
Par exemple, la mobilisation
autour de l’allée du Château et le fait
que nous ayons pu en obtenir la résidentialisation
(ce qui a cassé les logiques d’allées
et venues et d’occupation permanente
des halls) vient de ce travail de maraudes
et de Protocoles d’interventions publiques.
C’est aussi lors de ces maraudes que nous
croisons des jeunes désoeuvrés dont une
partie sont des sortants de prison, et qui
ont, en l’état, toutes les chances d’y retourner.
Un cercle infernal qui se nourrit,
d’où mon attachement à travailler sur la
question de la prévention de la récidive.

Vous allez aussi créer un service de correspondants de nuit ?

Etre dans la ville, de jour comme de nuit,
je pense que c’est une nécessité aujourd’hui.
Ce dispositif, qui prévoit à la fois de
la sécurisation et de la médiation, ne coûtera
rien à la Ville puisque financé par les
bailleurs dans le cadre des Protocoles d’interventions
publiques.
76 684 Albertivillariens au dernier
recensement, la ville grandit.
A vrai dire, nous retrouvons à peu près le
niveau qu’avait Aubervilliers à la fin des années
60 avant qu’elle ne s’engage dans un
long déclin démographique.
La ville grossit,
mais surtout elle grandit, puisque nous
avons récupéré du territoire utile, notamment
sur les anciennes emprises industrielles
tombées en friche dans les années
70-80.
Comme nos voisines, Saint-Denis
et Pantin, nous gagnons des habitants par
un solde démographique et par l’arrivée
de nouveaux venus.
L’intéressant étant que
l’éventail social des arrivants est plus large
qu’il y a quelques années ce qui ne peut
être qu’un plus pour notre ville.
A la condition
nécessaire d’élaborer un vivre ensemble
qui mélange les gens et les genres et qui
vaille pour tous.

Plus de monde, plus d’équipements à construire ?

C’est vrai. C’est pourquoi, depuis le début
de la mandature, nous avons construit deux
groupes scolaires, qu’un troisième est en
route quartier Paul Bert et qu’un quatrième
est projeté pour 2015 sur le secteur Port-
Chemin Vert.
C’est pourquoi aussi la Ville
a favorisé la création de 150 nouvelles places
en crèche.
Pour autant, et parce que cela
ne suffit pas, nous allons aussi créer une
prestation financière locale pour favoriser
le recours aux assistantes maternelles.

Ces projets et mesures ont un coût pour la Ville. Comment les financer ?

Le recours à l’emprunt est le levier principal.
Il a ses vertus puisqu’il permet d’étaler
la dépense et donc de ne pas la faire
peser sur une seule génération pour des
équipements qui serviront plusieurs décennies.
A ce jour, quel est le niveau de notre endettement
?
De l’ordre de 160 millions
d’euros, ce qui est important mais supportable.
En cinq ans, notre capacité de
désendettement s’est nettement améliorée
par rapport au précédent mandat (35 années
contre 200 années en 2007).
Et nous
faisons tout pour maintenir cette crédibilité
financière retrouvée auprès des banques,
parce que sans celle-ci nous ne pourrions
plus assurer notre développement.
Dans ce contexte serré, un sou est un sou.
D’où la tension actuelle que nous vivons
avec Plaine Commune.
En effet, la communauté
d’agglomération vient de mettre
à mal le pacte financier qui était supposé
nous unir jusqu’en 2015.
Avec une perte
sèche de 400 000 euros pour Aubervilliers
en 2013 et probablement bien plus dans les
prochaines années.
C’est inacceptable et
c’est pourquoi les élus albertivillariens de
la majorité municipale ont voté contre le
budget communautaire.
Au nom des intérêts
de notre ville, je ferai tout pour que
cette décision soit revue.

Dans un an, la fin du mandat et les élections municipales. Un commentaire ?

Aucun, je m’occupe seulement du temps
présent.
Bien sûr, j’ai remarqué que les attaques
de l’opposition municipale se faisaient
caricaturales, mais cela ne m’empêchera
pas de continuer à dialoguer et de
travailler pour tous les Albertivillariens...

Propos recueillis par la rédaction
Le 6 février 2013

En savoir plus :

sur Les élections européennes

 

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