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Aubervilliers fait mouche

Initiation des scolaires en journée, encadrement des adhérents le soir, entraînement
des athlètes
de haut niveau et compétitions toute l’année... Le club d’escrime ne choisit pas son public,
il assure pour tout
le monde.

Initiation des scolaires en journée, encadrement des adhérents le soir, entraînement
des athlètes
de haut niveau et compétitions toute l’année... Le club d’escrime ne choisit pas son public,
il assure pour tout
le monde.

Mettez-vous en garde ! » Entouré des enfants d’une classe de cours préparatoire de l’école Firmin Gémier, Olivier Belnoue, maître d’armes, va de l’un à l’autre, corrigeant une main trop haute, des talons trop rapprochés...
« Vous avez bien retenu la leçon de la semaine dernière. Nous allons passer au déplacement... »

Une heure durant, il va leur apprendre à avancer et à reculer tout en restant bien en équilibre.
« Il y a parmi eux de l’or en barre », observe Olivier dont l’œil aiguisé détecte très vite le potentiel qu’il pourrait tirer de la petite Whitney, petit bout de chou aux membres graciles.
« Attention ! Je ne fais pas de la championnite aiguë, corrige le maître, je serais même contre jusqu’à un certain niveau. Cela ne sert à rien d’épuiser des enfants avant la maturité nécessaire pour affronter des championnats d’Europe ou du Monde.
Il y a suffisamment
de compétitions nationales pour leur apprendre à être de bons compétiteurs, à gérer leur stress sans les éreinter dans les circuits internationaux. »

Club de haut niveau et structure d’initiation

Parole de connaisseur qui semble réussir au club d’escrime d’Aubervilliers qui se targue d’être à la fois un club de haut niveau puisqu’il évolue en Division 1 et une structure d’initiation pour près de 600 jeunes dans le cadre de l’escrime scolaire, du club et de l’accueil des enfants du centre de loisirs sportifs Louis Jouvet.
Avec une équipe féminine qui domine le fleuret féminin depuis maintenant quatre ans, le club se maintient parmi les meilleurs de
France.
Avec sa politique d’initiation auprès des enfants de la ville, il renouvelle ses effectifs tout en offrant un excellent encadrement à un jeune qui voudrait persévérer dans cette voie. Et ils viennent parfois de loin pour en bénéficier.
Ce fut le cas de la championne de France 2004, Wassila Redouane Saïd-Guerni qui avait à peine 16 ans lorsqu’elle a lâché Ivry pour Aubervilliers où elle a fini par s’installer définitivement.
C’est le cas d’Indra Angad Gaur, une Hollandaise, 7e aux derniers championnats
d’Europe qui fait le trajet une semaine sur deux entre la Hollande et Aubervilliers pour y prendre ses leçons.
Entre les enfants d’Aubervilliers et ses championnes, Olivier, ancien compétiteur de haut niveau, ne choisit pas. _ Il sait trop bien que les uns ont besoin des autres. « Je rêve parfois d’une super structure omnisports où l’on pourrait accueillir tous ces gosses au potentiel fantastique et les mettre à l’abri de cette société qui ne leur fait que des croche-pieds... »

Malgré ses succès, pas facile pour le club de tenir son double objectif. Entretenir des champions, et surtout les retenir à Aubervilliers, est une lutte de chaque instant, les budgets se suivent et ne se ressemblent pas.
Malgré un soutien sans faille de la municipalité et du Conseil général, la tendance serait plutôt à la baisse. Alors, c’est la course aux sponsors et autres mécè-nes, en même temps qu’il faut déjà penser aux prochains jeux Olympiques de Pékin en 2008, l’année où le fleuret féminin va pouvoir réintégrer les Jeux. « On va tenir, il faut bien... assure Olivier, pour nos jeunes, pour nous, pour la ville... »

Maria Domingues

 

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