Le film du mois au cinéma Le Studio du 7 au 13 juin 2006.

A l’affiche ce mois-ci, pas moins de cinq films présentés en sélection officielle à Cannes. Parmi les trois en compétition, seul Volver d’Almodovar a tiré son épingle du jeu, à juste titre !
Il faut dire que le réalisateur espagnol ne marche pas sur les plates bandes du président du jury, Wowg-kar-wai, l’auteur notamment du fameux In the mood for love et donc ne peut lui faire de l’ombre.

Ce qui n’est peut-être pas le cas de Sofia Coppola avec son excellent Marie-Antoinette, un vrai film d’auteur, un film de genre, une somptueuse super production à costumes, photographiant Versailles, comme personne ne l’a jamais fait auparavant.
Une œuvre fluide, résolument moderne, qui retrace, loin des images d’Epinal et même à l’opposé des « idées révolutionnaires », le parcours de cette princesse autrichienne qui épousa, pour raison d’état, Louis XVI en 1770.
Comme pour ses précédents films Virgin Suicides et Lost in Translation, Sofia Coppola s’intéresse au destin des femmes, en l’occurrence celui d’une toute jeune fille qui, au sortir de l’adolescence, découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe et juge l’autre sans aménité.

Mariée à un homme maladroit qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu’on lui impose.
Elle s’évade dans l’ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle.
Une réflexion tout autant sur la solitude, que sur la vacuité du pouvoir.
Avec en sus une distribution internationale brillante, dont la superbe Kirstin Dunst.
Que du beau et de l’intelligent.

Christian Richard
Le 8 juin 2006

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