Action musicale au collège Henri Wallon pour Banlieues Bleues dimanche 20 mars 2011.

You people/you people you ! », aura
scandé puissamment l’Ange avec
l’intention d’arracher quelques notes
de Nina Simone à ses ouailles.
Oh yeah, il
leur fallait bien ça à ces 3es du collège Henri
Wallon, réunies en salle de musique, une
coach vocal à qui on ne la fait pas : l’imperturbable
et talentueuse Ange Fandoh.
«  Est-ce que j’ai tout le monde avec moi ? »
Oui. « Non ! Est-ce que tout le monde est
vraiment là ? » Ouiiiii !

De ses humanités, l’on décèle le gospel et
pareille école lui a donné le relief et la présence
nécessaires à la chef de choeur.
Important
le pedigree parce qu’il y a du pain
sur la planche avec les collégiens.
Ceux-là
ont une chance monumentale, embringués qu’ils sont dans l’aventure depuis janvier,
mais en ont-ils pleinement conscience ?

C’est avec Napoleon Maddox, pointure
américaine du Human beat box [1], la pianiste
Sophia Domancich et Bellatrix and
The Boxettes que deux classes d’Henri
Wallon – et une de Rosa Luxemburg –
participeront à un concert hommage à Nina
Simone le 20 mars prochain : «  Le projet
participe complètement à la validation de
leur cursus et sera matière à évaluation »,
précise Sylvaine Dossou, enseignante à
Henri Wallon.

Sérieuse, cette action musicale inscrite dans
la perspective de la prochaine édition du
festival de jazz de Banlieues Bleues (du 11
mars au 8 avril ) menée en partenariat avec la municipalité et Aubervacances-Loisirs.
Elle mêle par ailleurs des enfants des Maisons
de l’enfance Gémier et Salomon à des
ateliers leur permettant de découvrir la
pratique du Human beat box.

L’Ange est patient, l’Ange est confiant

Mais revenons à nos agneaux. Waouh, avec
les ados faut avoir la foi et Ange prend du
temps pour obtenir l’attention hebdomadaire
nécessaire à l’apprentissage de quatre
morceaux, joliment accompagnés par le
piano de Jacqueline Rodrigues, complice
de l’Ange : « Aujourd’hui, ils n’ont juste
pas envie parce qu’ils se sentent observés,
mais ils aiment chanter en réalité.
Il faut
les entendre quand ils chantent en sortant
de la classe », sourit la coach.

On la croit : s’esquivant à l’issue de la pause,
l’on surprend un « J’n’ai pas de chaussures/
j’n’ai pas d’maison » qui s’élève des
couloirs du bahut, transposition du Ain’t
got no (but I got life) de la grande Nina. On
y crut alors.

Eric Guignet
Le 2 mars 2011

NAPOLEON MADDOX A riot called Nina
Restitution de l’action musicale avec les
collégiens
Dimanche 20 mars, 17 h
Centre culturel Jean Houdremont
11 rue du Général Leclerc, La Courneuve

CONGOPUNQ, TROMBONE SHORTY
& ORLEANS AVENUE
Jeudi 24 mars, 20 h 30
Espace Fraternité
10-12 rue de la Gare.
www.banlieuesbleues.org