De Strasbourg viennent présenter, au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, leur travail de fin d’études autour du répertoire allemand : Woyzeck de Büchner et Grand’peur et misère du IIIe Reich de Brecht.

Lâcheté, mensonge, aliénation, exploitation de l’homme par l’homme, mais
aussi révolte.
Tout du moins, fragments de révolte… A un siècle de distance, deux grands auteurs allemands, Georg Büchner (1813-1837) et Bertolt Brecht (1898-1956), explorent les grandes peurs et misères de notre
perfectible humanité.
Deux textes qui restent « des fables vivaces » [1] sur lesquelles ont travaillé, en plusieurs sessions sur trois ans,
les 25 élèves (comédiens, scénographes, costumiers, régisseurs, metteurs en scène et dramaturge) de la 39e promotion de l’Ecole supérieure d’art dramatique du théâtre de Strasbourg.

Sous la houlette de leurs professeurs, Jean-Pierre Vincent et Bernard Chartreux, ils proposent deux mises en scène de ces incontournables de la dramaturgie allemande, à découvrir en alternance ou en intégrale. Les représentations de cet « atelier-spectacle de sortie » destinées à faire connaître la jeune garde aux professionnels parisiens (agents, metteurs en scène…) sont aussi libres d’accès au public, sous réserve des places disponibles.

Woyzeck, récit du meurtre par un jeune soldat de sa maîtresse d’après un fait divers de l’époque, est écrit en 1836 et reste inachevé en raison de la mort précoce de Büchner à 24 ans.
La pièce, qui place un anonyme en son centre, est considérée comme la première pièce du théâtre moderne.
Révolutionnaire par son style – des fragments qui sont autant d’images de la vie, avec des blancs, des manques, du chaos – et par la volonté de son auteur de «  donner une dignité tragique au prolétaire naissant, aux silences, aux refoulements et aux petits gestes des opprimés ». [2]
Grand’peur et misère du IIIe Reich, écrite entre 1935 et 1938, peu avant la fuite de Brecht de l’Allemagne nazie, est composée de 24 scènes inspirées de récits de témoins oculaires et d’extraits de journaux.

Douze de ces tableaux ont été retenus (dont Le mouchard, La trahison, La croix blanche, Les souliers noirs…) qui décrivent l’atmosphère de suspicion et de délation qui traversait toutes les couches de la société allemande sous le régime national - socialiste.
Un grand frisson et un salutaire (r)appel à la vigilance.

Claire Darfeuille
Le 7 juin 2011

Fragments Woyzeck, de Georg Büchner
Grand’peur et misère du IIIe Reich
de Bertolt Brecht
Du jeudi 23 au mercredi 29 juin
Intégrale (les 2 spectacles)
Samedi 25 juin
Entrée libre, réservation obligatoire au
01.48.33.16.16
www.theatredelacommune.com