Le film du mois au cinéma Le Studio du mercredi 13 au mardi 19 juin 2007.

En 1995, un accident vasculaire brutal a plongé Jean-Dominique Bauby, journaliste
et père de deux enfants, dans un coma profond. Quand il en sortit, toutes ses fonctions motrices étaient détériorées.
Atteint de ce que la médecine appelle le « locked-in syndrome », il ne pouvait plus bouger, parler ni même respirer sans assistance.
Dans ce corps inerte, seul un œil bouge.
Cet œil, devient son lien avec le monde, avec les autres, avec la vie. Il cligne une fois pour dire « oui », deux fois pour dire « non ».
Avec son œil, il arrête l’attention de son visiteur sur les lettres de l’alphabet qu’on lui dicte et forme des mots, des phrases, des pages entières...

Avec son œil, il écrit ce livre, Le scaphandre et le papillon, dont chaque matin pendant des semaines, il a mémorisé les phrases avant de les dicter...

Au moment où ce papier part pour l’impression, le Jury de Cannes n’a pas encore rendu son verdict.
Il ne serait pas étonnant, ni scandaleux de voir figurer à son palmarès cette œuvre singulière et courageuse qui parle avec finesse et beaucoup d’humour de la vie, de la vieillesse, de la famille, du pouvoir magique et salvateur de la mémoire et de l’imagination, de la puissance des mots et de la poésie.
A tout le moins, susurre-t-on sur la Croisette que Mathieu Almaric (qui tenait dernièrement le rôle de l’instituteur dans Michou d’Auber) pourrait décrocher le prix d’interprétation masculine pour la composition, tout en pudeur et sensibilité, de ce forçat de l’impossible et de l’insolite...

Un paradoxe, car il est peu visible sur l’écran : le spectateur est en quasi-permanence comme installé dans son œil valide !
Sa voix, par contre, est omniprésente.
De belles émotions, certes, mais pas nécessaire pour autant, d’apporter vos mouchoirs...

Christian Richard
Le 7 juin 2007

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