Un soir, une ville…
Ce mois de janvier, le TCA présente
la dernière création de son directeur,
Didier Bezace, un montage
de trois courtes pièces contemporaines de
l’auteur Daniel Keene, et une pièce mise en
scène par Zabou Breitman.
Sur l’affiche, un petit garçon retient un
adulte prêt à chuter.
Sur la scène, un père
couvre de sa veste les épaules de son fils,
une fille aide sa mère à enfiler sa chemise
de nuit...
Autant de petits gestes intimes
et universels, à travers lesquels Daniel
Keene relève l’amour de ces personnages.
« C’est dans ces gestes simples et fragiles
…/… que la compassion se change en
amour », explique, dans une interview
parue en avril 2011, l’auteur australien.
La ville elle-même est un personnage
Autre personnage de la pièce, la Ville,
« lieu d’impermanence, de rencontres furtives,
de luttes, d’états éphémères, un lieu
à jamais changeant », selon Keene, qui se
décrit lui-même comme un animal urbain.
« Pour jouer Keene, il faut sans cesse réinventer
la ville sur le théâtre, de pièce en
pièce… », explique Didier Bezace, qui a
déjà adapté Objets perdus en 2006 et Avis
aux intéressés en 2005.
Cette mise en
scène a reçu le Prix du syndicat de la critique
pour la scénographie de Jean Haas et
la lumière de Dominique Fortin ainsi qu’une nomination aux Molières.
Dans
ces trois histoires de duo, l’auteur ouvre
une fenêtre sur le secret de ces existences,
où chacun a au moins une chose très compliquée
à accomplir…
Autre texte contemporain, mais qui mêle
l’intime à l’Histoire, La Compagnie des
spectres est un roman de l’écrivain et psychiatre,
Lydie Salvayre, mis en scène par
Zabou Breitman.
L’actrice y joue tour à
tour les rôles de la fille, la mère, la grandmère,
mais aussi du maréchal « Putain »
ou de l’huissier venu faire l’inventaire de
leurs biens, après dénonciation des voisins.
Un acte de délation qui fait ressurgir
du passé d’autres événements dramatiques.
« Pensez-vous que le malheur s’hérite ? »,
interroge la fille.
A en croire le tableau de
ces vies hantées par des spectres, ceux des
parents, des grands-parents, on serait tenté
de répondre oui.
Fin janvier, ces deux pièces laisseront la
place au mythique couple de Oh les beaux
jours de Samuel Beckett.
Winnie et Willie
rediront l’inextricable condition humaine,
entre « fol espoir et fatale tristesse », selon la metteure en scène, Blandine Savetier.
Claude Dupont
Le 5 janvier 2012
Un soir , une ville
Du 4 au 29 janvier 2012
La Compagnie des spectres
Du 7 au 15 janvier
Oh les beaux jours
Du 25 janvier au 17 février
Il y a quelqu’un dans la rue
Exposition de peintures de Myriam Boccara
Du 3 janvier au 17 février
Théâtre de la Commune
2 rue Edouard Poisson.
Tél. : 01. 48.33.16.16
sur le Théâtre de la Commune