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Nord de rire

Reprise, au Théâtre de la Commune, de La Ménagerie de verre (jusqu’au 1er avril) de Tennessee Williams, retour de Jean-Louis Benoit qui, après Labiche, s’attelle à Courteline (du 14 au 30 mars), et courte apparition du ch’ti Jacques Bonnaffé pour L’Oral et Hardi (du 8 au 10 mars).

Reprise, au Théâtre de la Commune, de La Ménagerie de verre (jusqu’au 1er avril) de Tennessee Williams, retour de Jean-Louis Benoit qui, après Labiche, s’attelle à Courteline (du 14 au 30 mars), et courte apparition du ch’ti Jacques Bonnaffé pour L’Oral et Hardi (du 8 au 10 mars).

Nord de rire ? L’Oral et Hardi, c’est la
rencontre de deux hommes du Nord
– Bonnaffé natif de Douai, cuvée
58 – qui avaient quelque chose à se lire :
Jacques, l’acteur, a croisé le chemin de Jean-
Pierre Verheggen
, l’immense poète wallon,
pour prendre langue, en tout bien tout bonheur
 : « Tais-toi en Amérique Tintin ! Tais-toi
chez les Soviets, tais-toi au Congo !
Va fumer
en cachette les cigares que t’as chouravé au
Pharaon.
Fais pas chier le peuple avec ton
Lotus bleu !
 »
L’Oral et Hardi, compilation de textes de
Verheggen – parmi lesquels on retrouve des
extraits du Degré Zorro de l’écriture ou encore
de Sodome et Grammaire– lance l’ami Bonnaffé dans un one man
show tout en gouaille et
énergie.
Tout cela est formidablement
ficelé depuis
des lustres que Bonnaffé
le donne.
Actif et
seul en scène pour cette
« Allocution poétique »,
une prestation qui tient
du bonimenteur politicard,
l’acteur a réglé avec
Louis Sclavis (que les
amateurs de jazz connaissent
bien) la ponctuation
musicale de son
grand oral : et à ce jeu-là,
Jacques, il est vraiment
très Douai…
« J’ai toujours aimé mettre en scène des pièces
où l’auteur joue avec sa mémoire. Tennessee
est le pseudonyme d’un écrivain qui s’appelait
Thomas, Tom pour ses amis. Son père
les a abandonnés, sa mère, sa soeur et lui,
exactement comme dans La Ménagerie de
verre
 », écrit Jacques Nichet qui remet en
scène Tennessee Williams au TCA.

Créée en 2009 à Aubervilliers, La Ménagerie
de verre
dépeint le quotidien d’une famille
américaine sise à Saint-Louis, dans le
nord des Etats-Unis.
Nord de rire ? C’est le
temps de la crise de 29, de la crainte de sombrer
dans la misère, d’une mère abandonnée
et de sa fille infirme et isolée… c’est Tom, le
frère, qui s’en fait le narrateur : […]« On se sent piégé, on se débat, on se bouscule, on se
replie sur soi, on passe de la bouderie aux cris
puis aux larmes avant de déraper dans le
grotesque et le ridicule : chacun y va de son
cinéma !
Le rire jaillit de l’affolement des
situations
 », explique le metteur en scène.
Noir de rire maintenant avec Courteline,
Amour noir
, soit l’adaptation de trois courtes
pièces de Georges Courteline.
« Il n’a pas
l’air gai, Monsieur Courteline, avec sa figure
triste, sa démarche dolente et son geste uniforme
pour ramener quelques cheveux sur
ses tempes ; mais, avec son air de pompes
funèbres, il a mis la salle en joie
 », écrivait
un journaliste en 1898.
En mars prochain, et
avec une tout autre allure, Jean-Louis Benoit
obtiendra les mêmes effets…

Eric Guignet
Le 7 mars 2012

L’ORAL ET HARDI
Mise en scène et jeu de Jacques Bonnaffé
Du 8 au 10 mars à 20 h 30

LA MÉNAGERIE DE VERRE
De Tennessee Williams
Mise en scène de Jacques Nichet
Jusqu’au 1er avril

COURTELINE, AMOUR NOIR
Mise en scène de Jean-Louis Benoit
Du 14 au 30 mars

Théâtre de la Commune
2 rue Edouard Poisson.
Réservations : 01.48.33.16.16

En savoir plus :

sur le Théâtre de la Commune

 

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