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Les basketteuses à la croisée du chemin

Après trois saisons à réaliser des miracles, les basketteuses du CMA jouent leur maintien le 7 mai. Les garçons pourraient bien accéder en N.3.

Après trois saisons à réaliser des miracles, les basketteuses du CMA jouent leur maintien le 7 mai. Les garçons pourraient bien accéder en N.3.

Samedi 7 mai vers 21 h 30, les seniors féminines du CMA basket sauront.
Pour espérer sauver leur place en Nationale 2, les joueuses de José Rosa devront disposer à domicile d’Armentière.
Dans ce match de « muerte » contre le 3e du classement, le pot de terre a tout à perdre contre le pot de fer. C’est ainsi et l’issue ne surprend pas le coach qui avait écrit le scénario depuis longtemps.
« Je ne peux rien reprocher aux filles qui ont un comportement exemplaire et font le maximum mais nous ne jouons pas dans la même catégorie que les autres clubs », confie-t-il.

En nationale, le statut en vigueur est celui du semi-professionnalisme, ce qui signifie un entraînement par jour, des facilités matérielles et une rémunération.
Aubervilliers reste l’extraterrestre du groupe.
Le club a gardé son statut amateur et ne rétribue pas ses joueuses qui acquittent même leur licence.

Les basketteuses s’entraînent trois fois par semaine. Il est impossible d’exiger davantage de filles épatantes qui savent qu’en prenant une licence au CMA, c’est uniquement par amour de leur sport et l’envie d’intégrer une chouette famille élargie.
« Des filles viennent de l’autre côté de Paris s’entraîner, et ce sont les mêmes qui résistent aux sirènes des clubs argentés », poursuit-il. Et pourtant, malgré ces handicaps que mes spécialistes jugent insurmontables à moyenne échéance, l’équipe se maintient depuis trois ans dans l’antichambre de l’élite professionnelle.
« Les clubs de notre championnat se renforcent et le niveau ne cesse donc de monter. Cette saison est peut-être celle de trop pour le CMA, qui n’a jamais voulu ni même pu se lancer dans une course aux armements.
Nous aurions besoin d’être bien plus soutenus que nous ne le sommes pour envisager un avenir moins compromis en championnat de France », lâche le coach, dépité.

« Si on descend, on perdra des joueuses »

Sportivement, José Rosa veut cependant y croire. Pour ses joueuses de l’équipe première, pour l’équipe réserve qui évolue en N3 et s’y promène.
En cas de descente de l’équipe en fanion, le CMA 2 serait automatiquement relégué en championnat régional, selon le règlement fédéral. Difficile d’imaginer le club sans ces deux vitrines.
« Ce serait nous ôter le dernier argument qui nous permet de rester attractif malgré tout. Sur un effectif de 25 seniors, beaucoup pourraient partir ».

Le CMA basket est la seule formation de Seine-Saint-Denis à jouer des coudes en N2. Mais pour Fine-Adèle Gomis, rien n’est encore écrit.
La capitaine de 28 ans, psychologue dans le civil, à Auber depuis quinze saisons, veut y croire.
« Nous sommes capables de perdre contre des nuls et de gagner contre les leaders, alors rien n’est perdu », affirme-t-elle. Et elle croit ses joueuses capables de surmonter un coup de Trafalgar.
Et pour ce match à cent points, les tribunes du gymnase Manouchian seront peut-être plus garnies que d’habitude.

Si les filles sont sur la corde raide, les garçons eux, ont trouvé l’équilibre en championnat d’excellence régionale. Placés en embuscade, ils sont même encore en course pour l’accession en Nationale 3.
Leur secret, un jeu rapide et brillant et, comme les filles, un amour du maillot qui ne fut jamais pris en défaut. C’est la bonne surprise de la saison.

Frédéric Lombard

 

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