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Pour éveiller les regards

Le festival de cinéma pour jeune public
par la découverte de l’Asie centrale du 18 au 27 octobre. Egalement au programme : Charlot, les Shadoks et dix films en compétition.

Le festival de cinéma pour jeune public
par la découverte de l’Asie centrale du 18 au 27 octobre. Egalement au programme : Charlot, les Shadoks et dix films en compétition.

Fidèle à son image, le festival de cinéma jeune public, Eveiller les regards, sort une nouvelle fois des sentiers battus.
Loin des mickeyseries, c’est du côté de l’Asie centrale que Christian Richard est allé dénicher quelques pépites à même de faire briller les yeux des centaines d’enfants (Classes images, centres de loisirs) qui vont fréquenter « sa » salle de cinéma dix jours durant.
Pour cette édition 2004, le directeur du Studio s’est transformé en chercheur d’or.
C’est à Samarkand, la lointaine et mystérieuse, qu’il a trouvé le filon : des trésors en celluloïd enfouis sous la poussière depuis l’effondrement de l’empire soviétique.
Ces films (longs ou courts) racontent cette frontière avec l’Asie à travers le destin de « petites gens » (berger, oiseleur, musicien, éleveur de chevaux).
Un monde pastoral qui se confronte à la modernité, aux oléoducs qui se construisent, à la mer d’Aral qui s’assèche...

Un souffle d’air frais
venu de l’Est

Des années 60 à nos jours, ces contes pleins de poésie, filmés à hauteur d’enfant, témoignent d’un monde inconnu de nos contrées.
Où, pourtant, les sentiments qui s’y expriment nous sont familiers dans leur humanité.

Un souffle d’air frais venu des Steppes que l’on doit à des metteurs en scène qui se nomment Tolomouch Okeev, Boulat Mansourov (qui sera présent) ou Chamil Djaparov.
Mais la malle aux trésors du Festival 2004 recèle bien d’autres surprises.

Comme ces Charlots des débuts (1914-1915) où le vagabond, pas encore célèbre, essaie de survivre de combines minables en « petits boulots » (cambrioleur, dentiste et même policeman !) dans une époque féroce pour les pauvres qui n’est pas sans rappeler, parfois, les temps présents. Egalement au programme : un hommage à Jacques Rouxel, le créateur des Shadoks.
Avec les meilleurs moments de ce feuilleton cultissime où les bestioles pompent à qui mieux mieux sur un commentaire délirant de Claude Piéplu.
Et puis cette édition est une année de compétition (elle a lieu tous les deux ans). Une dizaine d’œuvres seront présentées au jeune public et
à un jury de professionnels. « Ces films, pas forcément récents, ont pour point commun de n’avoir jamais été diffusés en France.
Grâce au festival, les lauréats se font connaître des distributeurs », explique Christian Richard. Un coup de pouce précieux au cinéma d’art et d’essai.

L’occasion de découvrir les premiers dessins de Miyazaki (Princesse Monoké, Le château dans le ciel) qui, en 1969, narre les aventures du
chat botté.
De retrouver Richard Bohringer au détour de l’histoire d’un enfant des rues de Dakar (Libre, de Jean-Pierre Saune).
Et de faire bien d’autres rencontres encore : avec
des Touaregs, avec des enfants de Santiago dans le Chili de 1973, avec un père russe et son enfant dans un road-movie qui les emmène vers la Mer Noire, etc.
Les enfants sont attendus. Tous les enfants... Y compris les grands, comme vous et moi !

Frédéric Medeiros


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