Le campus Condorcet sur les rails
Il y avait de la presse et beaucoup de monde, ce lundi 11 mars en mairie, pour voir la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, signer les premiers achats de terrain pour le futur campus Condorcet Paris-Aubervilliers.
C’est après une visite des lieux, au cœur de la Plaine, que Geneviève Fioraso a sorti son stylo. L’encre n’était pas sèche que Jacques Salvator, le maire d’Aubervilliers, relisait avec attention le document. Il faut dire que le paraphe de la ministre valait son pesant d’or…
Cette signature, c’est le coup d’envoi de la phase opérationnelle pour le projet du Campus Condorcet. Achat de terrains et énorme chantier à venir, une période de cinq ans s’ouvre à l’issue de laquelle Aubervilliers deviendra une ville universitaire. Avec l’implantation annexe de la Porte de la Chapelle, ce sont 15 000 étudiants, chercheurs et enseignants et une centaine de laboratoires qui seront accueillis en 2018 au sein du pôle français d’excellence en sciences humaines et sociales où se fédérera une dizaine d’établissements existants (EHESS, Paris I – Sorbonne, etc.).
Pour l’heure, le site, au nord de la nouvelle place du Front populaire, est encore un no man’s land mais son avenir est déjà tout tracé.
« Ce Campus sera un trait d’union très fort entre Paris et cette ville d’Aubervilliers dont on constate qu’elle est en pleine mutation, s’est réjouie Geneviève Fioraso.
Interdisciplinaire, associant des établissements universitaires reconnus, le Campus Condorcet Paris – Aubervilliers aura un rayonnement national et international. »
Convaincue de la qualité du projet, la ministre l’avait confirmé à l’automne dernier. A l’époque, la Ville d’Aubervilliers et la communauté d’agglomération Plaine Commune avaient appuyé de tout leur poids en ce sens.
Dans une première étape, pour laquelle la procédure Partenariat public-privé a été maintenue afin de ne pas retarder les travaux, ce sont 105 000 m2 de locaux qui seront construits.
Dont, notamment, une grande bibliothèque numérique, un centre de colloques, le bâtiment de recherche de l’EHESS et le siège de l’Ined. Il en coûtera 150 millions d’euros à la Région (qui exerce la compétence d’aménageur pour les équipements universitaires franciliens) ainsi qu’une dotation en capital de 450 millions d’euros de la part de l’Etat.
Elargissant son propos au devenir des universités parisiennes, la ministre a affirmé que « le Campus Condorcet Paris – Aubervilliers en sera un fer de lance. »
A la tribune, où figuraient, entre autres, la députée Elisabeth Guigou, la vice-président du Conseil régional Isabelle This Saint-Jean, le président de Plaine Commune Patrick Braouezec, et le président de la Fondation Campus Condorcet Jean-Claude Waquet, le maire Jacques Salvator a rappelé à quel point Aubervilliers avait cru en ce projet « dès la première minute et malgré les obstacles ». L’anticipant même, dès le printemps 2008, en menant une mission d’évaluation et d’information sur le devenir universitaire de la commune, présidée par Marc Guerrien, conseiller municipal délégué en charge de ce sujet.
« Le projet est désormais sur les rails, c’est une fierté pour Aubervilliers et un gage pour son développement. », a conclu Jacques Salvator.
Grégory Paoli
Le 14 mars 2013