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Lancement de la Conférence métropolitaine

Au début de l’été, le maire de Paris entouré d’une cinquantaine d’élus des abords de la capitale ont ouvert des discussions en vue d’une collaboration renforcée entre collectivités.

Au début de l’été, le maire de Paris entouré d’une cinquantaine d’élus des abords de la capitale ont ouvert des discussions en vue d’une collaboration renforcée entre collectivités.

Porte des Lilas, l’énorme chantier de couverture du périphérique bat son plein.
A l’issue des travaux, sur plusieurs centaines de mètres, la césure routière qui marquait la frontière parisienne aura été effacée au profit d’un nouveau quartier partagé entre la capitale et sa banlieue limitrophe.
Tout un symbole...

Finies l’ignorance (au mieux) et la condescendance (au pire) que Paris a toujours eu pour sa périphérie ? C’est le maire de la capitale, Bertrand
Delanoë, qui l’affirme : « En 2001, à notre arrivée (à l’issue des élections, un exécutif de gauche succède à la droite en place depuis quatre mandats), nous avons voulu opérer une véritable rupture en souhaitant que s’établisse, enfin, un vrai dialogue métropolitain. »

Le projet du Grand Paris en arrière pensée

Côté banlieue, la méfiance sera d’abord de mise.
Les élus locaux, quelle que soit leur étiquette, ne sont pas loin de voir derrière cette volonté d’ouverture une arrière-pensée qui renverrait au projet du Grand Paris caressé il n’y a pas si longtemps (avec l’extension des limites parisiennes pour sortir de frontières étroites qui font de la première ville française l’une des plus petites capitales européennes).

Vraie proposition de collaboration ou tentation d’absorber de manière déguisée certaines communes limitrophes ? L’équipe de Delanoë devra montrer patte blanche.
Cela passera par des accords de partenariat avec des villes voisines.
Une douzaine à ce jour, par lesquels Paris a promis de s’associer au développement d’une partie de la petite couronne.
Plaine Commune, qui par l’association de ses huit villes figure comme l’agglomération démographiquement la plus importante de la région après la capitale, aura été l’une des premières à jouer le jeu.

Après ce tour de table préalable destiné à rétablir un lien, il s’agissait d’aller plus loin.
D’où la Conférence métropolitaine de cet été, « coup d’envoi, selon Bertrand Delanoë, d’un travail durable et partagé sur le devenir de l’agglomération. »
Et de fait, les élus se sont engagés à formuler, avant la fin de l’année, des propositions dans trois domaines majeurs : les transports, le logement, le développement économique.

Reste que, si les participants ont partagé un même point de vue de départ, à savoir qu’il était temps, s’agissant d’investissements pour l’avenir, de déborder des frontières traditionnelles pour raisonner à l’échelle d’une réalité géographique où tout s’imbrique dans les usages (déplacements, travail, logement, loisirs), certains élus ont voulu pousser la réflexion plus avant. Singulièrement, ceux de Plaine Commune, soucieux de voir cet élan bénéficier d’abord au nord-est parisien dans un développement enfin rééquilibré.

Des élus également partisans, sans minorer le statut premier de la capitale, de s’appuyer, pour éviter de renouveler les erreurs dues à un développement trop concentrique de l’agglomération, sur l’émergence de cinq pôles urbains de 500 000 habitants en petite couronne.
Cinq pôles adossés à Paris qui simplifieraient la vie des Franciliens en leur mettant à proximité immédiate l’ensemble des fonctionnalités urbaines.
Et qui casseraient, en partie, l’image de la banlieue vécue comme une périphérie...

Frédéric Medeiros
Le 6 septembre 2006

 

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