Il y a un an tout juste, la capitale et Plaine Commune signaient une convention de coopération dans la perspective des JO de 2012. Une collaboration qui s’est poursuivie après l’échec de la candidature parisienne et qui porte aujourd’hui ses premiers fruits.

Pas d’emballement ! Le Parisien s’est sans doute avancé en annonçant, il y a quelques semaines, la naissance prochaine du premier « quartier Paris-banlieue », recensant une série de projets urbains censés transformer radicalement l’environnement des portes de la Chapelle, d’Aubervilliers et de la Villette.

« Ce qui est vrai, confie-t-on du côté de Plaine Commune, qui partage cette frontière avec la capitale, c’est que nous travaillons ensemble à des perspectives d’aménagement qui doivent bénéficier à nos deux collectivités. »
Sous-entendu : dans le respect de l’identité de chacune. Car il suffit que, parmi les scénarios, soit évoquée la couverture du périphérique entre les portes de la Chapelle et d’Aubervilliers, pour que d’aucuns y voient, avec la disparition de cette frontière physique, le retour d’un projet de
« Grand Paris » qui verrait la capitale « cannibaliser » la petite ceinture.

L’idée n’est pas nouvelle (déjà, dans les années 20...) et dans la perspective des municipales de 2008, il semble bien que certains, notamment au sein de la droite parisienne, aient effectivement envie de la remettre au goût du jour. « 
Il nous faut aller au-delà de la coopération pour envisager un mariage entre Paris et ses voisins », déclarait récemment Françoise de Panafieu
en mettant en avant son souci d’un développement « plus cohérent » d’une des zones les plus urbanisées d’Europe.

Mais à des noces forcées (on imagine la réticence des élus locaux et des populations), le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, préfère visiblement une sorte de Pacs.
Le travail engagé avec Plaine Commune, le plus avancé au chapitre des relations entre Paris et sa périphérie, illustre la méthode.
« On parle d’égal à égal », assure un élu de la communauté d’agglomération.
Ce qui n’empêche pas des négociations parfois serrées...

Sur quoi cela va-t-il déboucher ? Même s’il est encore trop tôt pour l’affirmer, le scénario pourrait bien prendre des allures de super production.
Avec, à terme, la transformation complète des abords du périphérique de la porte de la Villette à la porte de la Chapelle.
Deux cents hectares en travaux avec, comme chantier le plus spectaculaire, la couverture du périph dans le prolongement de la Porte d’Aubervilliers et la réalisation d’une galerie commerciale qui enjamberait celui-ci pour relier le futur quartier Claude Bernard, côté Paris, au futur quartier Canal côté Aubervilliers.

Si l’on rajoute la construction de logements et de bureaux sur le site de la gare des Mines et à la place des entrepôts Calberson qui s’étirent le long du boulevard MacDonald, l’ouverture de la gare RER E Eole-Evangile, en connexion avec les futurs tramways des maréchaux et de la ligne Villetaneuse-Paris (via la Plaine Saint-Denis), un complexe hôtelier
à la Porte de La Villette, il y aurait de quoi faire !

De calendrier, il n’est pas encore question officiellement (l’horizon 2012 est juste évoqué).
Sauf pour le quartier Claude Bernard dont les
travaux démarrent cette année et qui devrait être achevé en 2009.
Tout comme le centre commercial du quartier Canal pour Aubervilliers.
Si, toutefois, la justice lève les derniers recours le concernant...

Frédéric Medeiros
Le 8 juin 2006

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