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Hollywood-sur-Seine

Luc Besson vient d’en faire l’annonce au Festival de Cannes, sa Cité du cinéma
va bien voir le jour à Saint-Denis. Dans le même temps, TSF, l’un des plus gros groupes
de l’audiovisuel français, prépare son installation rue des Fillettes.

Luc Besson vient d’en faire l’annonce au Festival de Cannes, sa Cité du cinéma
va bien voir le jour à Saint-Denis. Dans le même temps, TSF, l’un des plus gros groupes
de l’audiovisuel français, prépare son installation rue des Fillettes.

Le réalisateur de Léon, poids lourd du cinéma hexagonal avec sa société EuropaCorp, s’y connaît aussi en pub !
Profitant du très médiatique Festival de Cannes, Luc Besson y a organisé une conférence de presse pour révéler qu’il avait réuni les fonds pour construire « sa » Cité du cinéma à Saint-Denis.
Il y a deux ans, l’enfant prodige du cinéma français émettait le souhait d’installer ses studios dans la Cité des rois.
Le temps passant, on attendait. Viendrait, viendrait pas ? L’ampleur du projet et la complexité du dossier pouvaient faire craindre qu’il abandonne son idée.
« J’étais resté discret jusqu’ici parce qu’on n’était pas prêts », a-t-il expliqué devant la presse avant d’annoncer la bonne nouvelle :
« L’arrivée à mes côtés de deux partenaires, Thomson-Technicolor et Quinta Communications, a permis de boucler le budget de 120 millions d’euros nécessaire à la réalisation de ce magnifique ensemble. »


La cité du cinéma
devrait ouvrir en 2007

Luc Besson en a profité pour présenter aux médias une maquette
du futur site. La Cité du cinéma devrait voir le jour (« en 2007 », espère-t-il) dans les locaux de l’ancienne première usine électrique parisienne, dans le quartier Pleyel, en bord de Seine.
Le bâtiment industriel d’une belle facture accueillerait les neuf plateaux de cinéma et le siège social d’EuropaCorp (actuellement rue du Faubourg Saint-Honoré) mais aussi les sociétés françaises de Quinta Communications (l’un des leaders mondiaux des industries techniques du cinéma) : avec les effets spéciaux Durand-Duboi, les Audis de Joinville (le plus grand centre de postproduction européen) et le laboratoire de développement LTC (2e français derrière Eclair).
D’autres entreprises les rejoindraient : comme Transpalux, le loueur de matériels d’éclairage, et Panavision, le fabricant de caméras.
Mais la Cité du cinéma, en plus d’être le lieu de référence des professionnels, aurait également vocation à s’ouvrir au grand public.
« Comme aux studios Universal, à Los Angeles, avec des visites le week-end.
Plus tard, si les studios marchent bien, on y grefferait un parc d’attractions », imagine le papa de Nikita. Il faudra deux ans de
travaux pour transformer la friche en petit Hollywood-sur-Seine.

Du côté de Plaine Commune, où tout a été mis en œuvre pour faire avancer le projet, on se félicite de cette arrivée : « L’agglomération est en train de devenir la nouvelle terre d’élection de la filière audiovisuelle. »
Désormais, l’agglomération héberge près de 250 entreprises qui travaillent dans ce secteur.
Et de nouveaux renforts sont attendus comme le confirme la deuxième annonce importante du mois : TSF, un des leaders de la filière, va construire son nouveau siège social rue des Fillettes (ouverture en mars 2006).
Déjà, avec neuf studios de tournage à Saint-Denis et à Aubervilliers, le groupe tourne 60 films, 150 téléfilms et une centaine de pubs et de clips par an.
A proximité de la place Proudhon-Gardinoux, ses nouveaux 8 000 m2 de locaux abriteront son administration, une salle d’essais (pour les castings), une salle de projection haute définition et une ciné boutique.

Cet essor va-t-il crééer
des emplois locaux ?

L’ensemble de ces sociétés emploient 3 500 permanents et deux fois plus d’intermittents. Question : avec cet essor, y aura-t-il des débouchés locaux ?
« C’est notre ambition que de voir cette filière continuer à se développer en recrutant sur l’agglomération », assure Carlos Cunha, le directeur du Pôle audiovisuel du nord parisien, une structure soutenue par Plaine Commune pour faire le lien entre acteurs publics et professionnels de l’image.
Des formations se développent sur le territoire, comme aux EMGP, avec une école qui enseigne les métiers du son.

Mais dans cette industrie si particulière, les lendemains peuvent être fragiles.
Le monde de l’illusion a un pied dans la réalité et l’autre dans le rêve, et pour ses salariés, l’incertitude est souvent de mise.
Alors, des opportunités, certainement, mais sans CDI garantis...

Frédéric Medeiros

 

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