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Lumière sur cette nuit noire

La Ville d’Aubervilliers se mobilise, toute cette journée de lundi, pour se souvenir du massacre du 17 octobre 61.

La Ville d’Aubervilliers se mobilise, toute cette journée de lundi, pour se souvenir du massacre du 17 octobre 61.

Le soir du 17 octobre 1961 à Paris,
20 000 à 30 000 Algériens, beaucoup
en provenance des bidonvilles de banlieue,
manifestent pacifiquement contre le
couvre-feu qui leur est imposé par la Préfecture
de police.
La répression par les forces
de l’ordre est sanglante. Plus d’une centaine
de morts dont certains manifestants jetés à
la Seine après avoir été tabassés et, dans les
semaines suivantes, 10 000 personnes interpellées,
torturées… C’était il y a 50 ans.

La Ville, dont certains de ses habitants vécurent
cette nuit noire, a décidé de donner,
en cette année 2011, un relief particulier à
cette commémoration.
Ce lundi 17, après la cérémonie officielle au bord du canal, Jacques Salvator, maire d’Aubervilliers se rendra à la station de métro Solférino, à la tête d’une délégation d’élus, de militants et d’habitants. Au plus fort de la répression et alors que la violence se déchaînait dans les rues alentours, c’est là qu’un certain nombre de manifestants algériens ont trouvé refuge et pu s’enfuir en métro avec l’aide d’un militant présent sur place et passé à la "postérité" sur un cliché d’Elie Kagan. Pour ceux qui souhaitent participer à ce déplacement, un car partira du canal et fera l’aller-retour (retour à 13 h 30).

A 18 h en mairie, l’occasion d’une exposition-
témoignage, on redécouvrira les
images et les clichés, longtemps censurés,
d’Elie Kagan, seul reporter à avoir passé cette nuit-là à
photographier ces exactions.

A 18 h 30, la municipalité invite à la projection en avant-première du
film de Jacques Panijel Octobre à Paris. Interdit
et invisible pendant 50 ans, ce documentaire,
tourné clandestinement à l’époque, est le premier film réalisé sur cette répression.

De son côté, l’association 93 au coeur de la République,
milite activement pour que soit reconnu
officiellement ce massacre, absent des
manuels scolaires, comme crime d’Etat.
Elle
organisera une grande soirée contre l’oubli,
le 13 octobre, en présence de Gilles Manceron,
historien et vice-président de la Ligue
des droits de l’Homme, de Hassan Remaoun,
historien à l’université d’Oran, et de Mouloud
Aounit, président de l’association.

Participeront aussi d’anciens migrants – résidents
des sept foyers de la ville sollicités par
la Mission Solidarité de la ville – et des représentants
du Conseil local des jeunes (CLJ).
En partenariat avec Villes des Musiques du
Monde, des intermèdes musicaux seront assurés
par la chanteuse Nassima Chaabane et
par la compagnie Barbès Café qui jouera des
extraits de son spectacle éponyme.
Une traversée
en chansons de l’ambiance des cafés maghrébins de l’époque.
Le 11 octobre, autre initiative sur cette nuit
noire, la projection, au Studio et en avantpremière,
du film Ici, on noie les Algériens, de
Yasmina Adi.

Claire Darfeuille
Le 5 octobre 2011

Programme :

Dimanche 9 octobre, 15 h :
- projection du
film documentaire Ici, on noie les Algériens,
en présence de la réalisatrice Yasmina Adi.
Cinéna Le Studio, rue Edouard Poisson.

Jeudi 13 octobre
- 17 h : rencontre avec les résidents du foyer.
Foyer des Abeilles, 11 rue de l’Abeille.
- 19 h : soirée-débat Musique contre l’oubli
Avec les historiens Gilles Manceron et
Hassan Remaoun, projection d’un micro
trottoir réalisé par les membres du CLJ et
lecture de textes. Intermèdes musicaux.
Entrée libre.
Lycée Le Corbusier,
44 rue Réchossière.

Lundi 17 octobre
- 11 h : cérémonie de commémoration
Passerelle de la Fraternité, près du canal
18 h : vernissage de l’exposition Elie Kagan
Hôtel de Ville
- 18 h 30 : projection du film Octobre à Paris,
de Jacques Panijel. Entrée libre.
Hôtel de Ville

 

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