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Le quartier des poètes


La légende raconte, que le père de Paul Eluard, Clément Eugène Grindel, comptable puis marchand de biens à Aubervilliers, aurait profité de la notoriété de son fils pour faire baptiser les rues du Montfort du nom de quatre poètes : Alfred Jarry, Charles Baudelaire Lautréamont et Arthur Rimbaud. Qu’en est-il vraiment ?

On peut en effet, s’étonner de voir dès les années 1920, des rues d’Aubervilliers porter les noms de poètes aujourd’hui reconnus mais à l’époque, jeunes poètes parfois dans la fleur de l’âge. On trouve l’explication dans la délibération du conseil municipal n°141 du 27 avril 1923 (1D38 - Archives municipales d’Aubervilliers). Celle-ci indique que Clément Eugène Grindel, propriétaire de terrains dans le quartier du Montfort, accepte de céder ses terrains à la commune pour permettre leur viabilisation et propose dans ce cadre le nom des rues ainsi crées. C’est ainsi qu’apparaissent à Aubervilliers les rues Alfred Jarry, Charles Baudelaire, Lautréamont ou Arthur Rimbaud.

Pas de caprice de star donc. M. Grindel, comme l’usage le permettait, propose des noms de rues. Si en général le propriétaire choisissait de laisser son nom à la postérité comme en témoigne l’impasse Mazier ou le passage Meyniel, M. Grindel fit un autre choix en inscrivant dans les rues d’Aubervilliers, les noms d’auteurs célèbres. C’est ainsi que la ville d’Aubervilliers a, dès les années 1920, la première rue Lautréamont (1846-1870) de France. La famille Grindel est aussi à l’origine des noms de rues alentours : Molière, Colbert….

À cette époque, la ville réfléchit à la construction d’un nouveau groupe scolaire dans le quartier du Montfort, le groupe scolaire du bateau. Pour accueillir les familles de ses nouveaux écoliers, il est nécessaire de créer de nouvelles rues. En 1922, un premier plan de projet pour le groupe scolaire (2Fi19) fait apparaître au crayon un premier tracé des rues, qui ne comprend pas encore la rue Alfred Jarry.
Dans un second plan datant de la même année (2Fi290), les rues apparaissent telles qu’elles existent aujourd’hui.

Les rues de ce quartier ont également inspiré Thomas Pitiot, pour la chanson Arthur Rimbaud, en écoute ci-dessous.
Pour en savoir plus sur cette chanson, n’hésitez pas à consulter le bulletin de la Société de la Histoire et de la Vie à Aubervilliers.

Texte extrait du bulletin de la Société de l’Histoire et de la Vie à Aubervilliers, n°88, mars 2018, Aubervilliers, Arthur, Rimbaud, p13-14

 

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