La manufacture des Allumettes
La manufacture d’allumettes fut jusqu’en 1962, année de sa fermeture, l’un des plus grands centre allumettiers de France. Avec 12 milliards d’allumettes produites par an, l’usine installée rue Henri Barbusse, autrefois rue du Vivier, fournissait le quart de la production du service d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes, le célèbre SEITA.
D’abord établissement privé, la fabrique d’allumettes chimiques est construite en 1867 au 124 rue du Vivier. Dans le cadre de la loi qui instaurent en 1872 le monopole d’état sur la fabrication, la vente et l’importation d’allumettes en France, la fabrique de la veuve Lequin à Aubervilliers et celle de Pantin, implantée route d’Aubervilliers (aujourd’hui avenue Édouard Vaillant) sont reprises par la Compagnie générale des allumettes chimiques qui a la charge d’exploiter le monopole des allumettes.
En 1876, la direction achète à Pantin entre la route de Flandre (aujourd’hui avenue Jean Jaurès) et la rue Sainte-Marguerite, un terrain destiné à ses bureaux. Ces trois sites sont maintenus, en 1890, par la Direction générale des manufactures de l’État, qui reprend le monopole en gestion directe. Le « bloc » Pantin-Aubervilliers est alors le plus important, des cinq centres de production du pays.
En1902, l’usine d’Aubervilliers est reconstruite afin de permettre l’installation de nouvelles machines « Sévène et Cahen », du nom des ingénieurs qui les ont inventées, qui permettent d’effectuer de façon continue toutes les opérations de fabrications et d’emboîtage des allumettes.
Les nouveaux locaux sont inaugurés en 1904, tels que nous pouvons encore les voir aujourd’hui. En forme de « U », les bâtiments en briques de la manufacture sont caractéristiques. La cheminée d’une hauteur de 45 mètres est décorée de motifs géométriques en briques rouges et blanches (Elle est protégée au titre des monuments historiques depuis avril 2005).
Au lendemain de la première guerre mondiale, le site de la rue de Flandre est abandonné. La manufacture de Pantin cesse ses activités en 1932, alors que la manufacture d’Aubervilliers continue sa production pendant encore trente ans. Elle est désaffectée en 1962.
En 1967, les locaux sont attribués à la Documentation française qui y installe son siège en 1997 dans un nouveau bâtiment construit sous l’impulsion des architectes François Leclercq et Fabrice Dusapin. La Documentation française quitte le site en 2010.
En 2008, la réhabilitation du site débute en vue d’accueillir à la fois des services à destination du public et des entreprises.
Le département des restaurateurs de l’Institut national du patrimoine s’y implante en janvier 2015 et occupe 6 des 8 bâtiments soit plus de 4000 m² du site. Les élèves restaurateurs y œuvrent dans les différents domaines de la restauration d’art : arts du feu, arts graphiques et livre, arts textiles, mobilier, peinture, photographie et sculpture.
Une partie des services municipaux et les services de pôle emploi ont investi les locaux donnant sur la rue Henri Barbusse.
Une part de l’ancien site des Allumettes a permis également d’accueillir la construction du nouveau groupe scolaire Taos Amrouche (maternelle) - Charlotte Delbo (élémentaire).
Pour en savoir plus sur l’histoire de la Manufacture d’Allumettes d’Aubervilliers :
Consultez les archives conservées par les Archives départementales de la Seine Saint-Denis
Découvrez l’article de Paul Smith, « L’ancienne manufacture d’allumettes d’Aubervilliers »,] In Situ [En ligne], 26 | 2015, mis en ligne le 04 mai 2016.