Archives de la Ville d’Aubervilliers

Economies, prévention et sécurité

publié le 6 juin 2012

Le maire Jacques Salvator a débuté la
séance du conseil par une série d’annonces.
Il y eut celle du décès de
Roger Millet, ancien résistant, commerçant
pendant plus de 60 ans et natif d’Aubervilliers,
survenu le lundi 7 mai.
S’en
est suivie une liste de meilleures nouvelles
avec la Légion d’honneur attribuée à la
boxeuse Sarah Ourahmoune, la nomination
dans l’Ordre national du Mérite de
Nour-Eddine Skiker, chargé de mission
jeunesse et ancien animateur à l’Omja, le
prix Goncourt de la Nouvelle décerné à
Didier Daeninckx, le prix attribué à l’architecte
Philippe Madec, en charge du réaménagement
du Fort d’Aubervilliers et,
enfin, le poste d’ambassadeur plénipotentiaire
de la principauté d’Andorre
obtenu par un « enfant » de la ville, Zaïr
Kedadouche
.
Le conseiller Jean-Jacques
Karman a complété en avisant l’assemblée
du décès d’André Renault, ancien maire-adjoint
de la Ville de 1965 à 1971.

Parmi les questions qui ont pris le relais
dans l’ordre du jour, on en distinguait trois
qui ont alimenté des débats animés.
Il y eut tout d’abord la présentation d’un plan triennal d’économie et de réduction
des dépenses, présenté par la maireadjointe
Véronique Le Bihan et le conseiller
Dario Maleme.

Réduire les dépenses sans baisse de quantité et de qualité des services

Sur proposition de plusieurs élus, un groupe
de travail a été constitué l’an dernier pour
travailler sur de nécessaires économies à réaliser
par la municipalité.
« L’objectif étant
d’identifier les possibilités de réduire les dépenses
et/ou augmenter les recettes sans
qu’il y ait une baisse de la qualité et de la
quantité des services rendus au public
 », résumait
Véronique Le Bihan.
Après l’identification des pistes à explorer et
l’estimation des économies potentielles par
le groupe de travail, il s’agissait pour les membres
du conseil d’approuver les orientations,
la méthode et les objectifs de ce plan triennal
d’économies.
Ce fut chose faite après les
remarques de Christiane Descamps (UNA)
qui s’est réjouie « de la mise en place de ce
contrôle de gestion que notre groupe réclamait
depuis longtemps
 ».
Au nom du sien, Gérard Del Monte (PC) a approuvé la démarche
« mais pas forcément la totalité du
contenu
 ».
Le maire a tenu, quant à lui, à
souligner « le travail considérable mené par
nos deux collègues qui se sont appuyés sur
le service des finances
 ».

Débat sur un centre d’insertion et la prévention de la récidive

Puis une question dite « orale » est venue
s’intercaler dans l’ordre du jour, présentée
par le conseiller Fayçal Meynia (UMP).
Il s’agissait du projet d’accueil d’un centre
d’insertion pour sortants de prison dans
un bâtiment de l’ancienne clinique de
l’Orangerie.
« De nombreux citoyens se
sont alarmés suite à la parution d’un article
dans le journal Le Parisien où il était
question d’accueillir d’anciens détenus en
centre-ville, près de deux groupes scolaires.
J’attire aussi l’attention du maire sur le
fait qu’il vaut mieux prendre en compte
les victimes que les délinquants
 », a résumé
l’élu.
Un sujet délicat qui a soulevé des réactions
parmi tous les groupes. A commencer par Jean-Jacques Karman (PC) qui s’est
ému « du manque de concertation sur
cette question
 », tandis que Nadia Lenoury
(UMP) s’inquiétait du fait « que ce
centre ne recevrait pas que des Albertivillariens
et qu’il serait désastreux pour
la ville
 ».
De son côté, Didier Paupert (UNA) aurait
préféré « que l’on cesse de concentrer les
difficultés et que l’on se donne les moyens
de fabriquer de l’emploi, de l’activité pour
faire reculer la délinquance
 ».
Propos repris
par Malika Ahmed (GIC) qui ne comprenait
pas que « l’on n’ait pas d’autres
projets pour le centre-ville. »
Pour Abderrahim
Hafidi
(PRG), il était nécessaire
« d’évoquer ce sujet qui fâche, sans se fâcher
 » et de préciser qu’il était « légitime et
nécessaire de bien informer les citoyens
sur les enjeux d’un tel projet
 ».
Allant à l’encontre de ces réactions, Sylvain
Ros
(Verts) a déploré « la maladresse de
l’article
 », mais, en tant qu’ancien éducateur,
il s’est félicité « qu’un tel centre puisse
voir le jour dans notre ville
 ».
Pour Benoît
Logre
(PS), rien d’alarmant : « On est encore
dans un processus de réflexion et de
découverte de ce projet associatif, aucune
décision n’a été prise à ce jour.
 »
Répondant d’un bloc à toutes ces interventions,
le maire a rappelé que l’article
paru dans Le Parisien n’était nullement
une interview mais « une interprétation
d’une journaliste qui avait poussé des investigations
et tiré des conclusions hâtives

 ».
Et d’énumérer les différentes initiatives
qui ont suivi la parution de l’article
en question : rencontres avec les citoyens,
visite d’un centre d’insertion à Amiens en
compagnie d’un groupe d’habitants et,
bientôt, une présentation publique devant
un prochain comité de quartier.
Enfin, pour répondre aux inquiétudes des
uns et des autres, Jacques Salvator a souligné
que « lorsqu’on met en place un dispositif
pour lutter contre la récidive, et
celui-ci ne coûterait rien à la Ville, c’est
que l’on pense aussi et d’abord aux victimes.
Des sortants de prison, on en a un
certain nombre sur Aubervilliers.
Ne rien
tenter en matière de réinsertion, c’est cela
qui serait le plus grave dans ses conséquences
pour nos concitoyens.
Néanmoins
et évidemment, rien ne sera imposé sans
consultation large
 ».
Propos qui ont, en
grande partie, rassuré la cinquantaine d’habitants
armés de pancartes qui s’étaient
donné rendez-vous dans la salle du conseil.

Une troisième question a retenu l’attention
de tous : l’étude de faisabilité de la
mise en place d’une vidéo protection sur la
ville.
Présentée par le maire, mais élaborée
par un groupe de travail présidé par Fayçal
Meynia, cette étude a formulé quatre
hypothèses d’installation et de coûts qui
en découlent.
Des montants qui vont de
300 000 euros, dans une hypothèse dite
basse avec la pose de 4 caméras et une
surveillance limitée, à 1, 2 million d’euros
dans la configuration maximale, soit
28 caméras et une surveillance 24 h/24.
Des chiffres qui ont suscité diverses réactions.
Gérard Del Monte (PC) étant enclin
à attendre « de voir ce que le nouveau
gouvernement va mettre en place en matière
de sécurité
 », Jean-François Monino
(Verts) s’est quant à lui déclaré « pas du
tout favorable à ce type de dispositif et
plutôt partisan d’injecter ces moyens financiers
dans des moyens humains pour
de la prévention
 ».
Ce à quoi répondaient
Didier Paupert (UNA) et Fayçal Meynia,
sur le même registre : « Nous avons déjà
oeuvré sur la prévention, il est temps de
passer aux sanctions…
On dépense des
sommes bien plus importantes pour des
actions bien moins utiles… C’est cher ?
Mais combien coûte les dégradations et
les réparations sur les biens publics…
 »

La lutte contre l’insécurité

Saluant le travail réalisé par ses collègues,
Abderrahim Hafidi s’est réjoui de « cette
étude qui va nous aider à réfléchir sur le
dispositif de vidéo protection et sur sa faisabilité

 ».
Enfin, pour Benoît Logre (PS),
« il semble en effet judicieux d’attendre
les propositions du nouveau gouvernement
tout en continuant de réfléchir à
l’opportunité du dispositif au vu du coût
important pour la collectivité.
 »
Pour conclure sur cette question très discutée,
le maire a confirmé que « l’étude
devrait aider la municipalité à prendre
une décision tout en tenant compte des
contraintes financières.
En attendant nous
poursuivons notre lutte contre l’insécurité
à travers, entre autres, l’augmentation
des effectifs de la police municipale et la
prochaine mise en place de correspondants
de nuit qui devrait être effective
début 2013…
C’est un travail de longue
haleine. En la matière, il n’y a pas de baguette
magique...
 »

Maria Domingues
Le 6 juin 2012

PROCHAIN CONSEIL MUNICIPAL

Jeudi 28 juin, 19 heures
Hôtel de Ville
Toutes les séances sont publiques.
Retrouvez les procès-verbaux des conseils
sur www.aubervilliers.fr Mairie - Délibérations