Archives de la Ville d’Aubervilliers

Et surtout la santé hein !

publié le 4 janvier 2016

Meilleurs voeux ? On aimerait bien.
Après le réveillon, le théâtre La
Commune nous remet au clair
avec la marche du monde au moyen de trois
pièces programmées en janvier. Comment
on freine ?
That’s the question, et c’est Irène
Bonnaud qui la pose en mettant en scène
un texte de Violaine Schwartz publié chez
POL en octobre dernier.

La pièce aborde le vêtement en tant qu’objet
à la fois intime et lointain pour traiter de
mondialisation économique, surconsommation
et productivisme. A proximité donc,
il y a une robe rouge et un couple parisien
dans lequel la femme vient d’être victime
d’un accident automobile.
Au loin sur les
chaînes d’infos en continu, il y a Dacca, capitale
du Bangladesh, où en 2013 un immeuble
abritant des ateliers de confection
textile pour différentes marques occidentales
s’effondre : 1 133 morts.

Les deux événements se télescopent et vont peser sur les deux protagonistes.
Alors comment
freine-t-on ? « La
pièce n’apporte aucune
réponse toute faite sur
ce qu’il faudrait faire.
C’est plutôt l’idée,
comme dirait Brecht,
que quand le rideau se referme les questions
restent ouvertes. […]. Le théâtre paraît démuni
par rapport à des formes comme le
documentaire, la télévision, des articles de
journaux… mais, d’une certaine façon, sa
grande force c’est son archaïsme : le théâtre,
lui, prend le temps
 », avance Irène Bonnaud.

Il n’y a pas d’autres alternatives ?

Buon anno ? La Boucherie de Job, écrit et
mis en scène par Fausto Paravidino, résulte
des années d’occupation, de 2011 à 2014, du
Teatro Valle, le plus vieux théâtre de Rome.

La pièce parle d’argent, de finance, de licenciements.
Le commerce de Job, le boucher,
décline et son fils, rompu aux méthodes du
libéralisme entend redresser l’affaire sur le
mode there is no alternative : « Aujourd’hui,
la société a subi une mutation où le facteur
déterminant n’est plus le travail mais
le capital. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que les enfants auront un niveau de vie inférieur à celui de leurs
parents
 », explique le metteur en scène.
Et ces valeurs libérales justement, ont-elles
un sens ?

Sous la glace, que met en scène
Victor Gauthier-Martin, problématise la
question via trois spécialistes en consulting
 : « Nous sommes en même temps plongés
dans le monde du travail et dans des
mondes imaginaires. Chacun cherche sa
voix, sa place, un sens. Le monde du travail.
Travailler pour vivre. Avoir un métier.
Peu importe la nature de l’exercice tant que
celui-ci rapporte. Nous sommes montés
dans le même train et bien sagement nous
roulons sans oser sauter en marche.
 »
Osons !

Eric Guignet
Le 4 janvier 2016

Comment on freine ?
Du 7 au 17 janvier

La boucherie de job
Du 15 au 23 janvier
En italien surtitré

Sous la glace
Du 22 au 31 janvier

Théâtre La Commune
2, rue Edouard Poisson
Réservations au 01.48.33.16.16