Archives de la Ville d’Aubervilliers

L’enfance dans leurs regards

publié le 31 mai 2010 (modifié le 1er juillet 2010)

Le catalogue de l’exposition est en vente (10 euros) à la Direction municipale des affaires culturelles, 7 rue Achille Domart, 3e étage. Tél. : 01.48.39.52.46

Aubervilliers, 1950... Un des plus grands noms de la photographie vient aux portes de Paris pour y saisir la réalité de l’après-guerre, de la reconstruction.
Pour Willy Ronis, il s’agit certainement d’un travail de commande, un reportage de presse dans une ville à moitié détruite par les bombes et construite de bric et de broc : dure réalité d’une banlieue ouvrière qui va
devoir se relever.

Pourtant « comme toujours, Ronis cherche les signes de l’espoir dans ce qui lui est offert.
Ces signes, il les trouve dans le geste d’une mère rassurant son bambin, les sourires d’une classe au spectacle.
Mais surtout, dans le regard d’un enfant qui se prépare pour l’école, devant sa glace.
La lumière qui éclaire ses yeux fait oublier jusqu’à la pauvreté du décor dans lequel il vit », écrit Didier Daeninckx.

Des années 50 à aujourd’hui

De fait, l’écrivain albertivillarien – collaborateur et ami du photographe – a signé les textes et le catalogue de L’Enfance dans le regard de Willy Ronis et dans l’objectif contemporain de cinq photographes d’Aubervilliers : cette exposition qui célèbre le centenaire de la naissance de l’artiste – Willy Ronis, 1910-2009 – a été initiée à partir de sept de ses photos prises sur la commune.
Ainsi la municipalité a-t-elle résolument souhaité affirmer son soutien à la photographie, à sa diffusion en direction de la population en organisant une manifestation qui devrait faire date : « Cette exposition photographique constitue un évènement inédit dans la mesure où elle mêle patrimoine et création contemporaine, autour d’une thématique jamais représentée à part entière chez Willy Ronis.
En mettant en scène le récit de l’enfance ici à Aubervilliers et ailleurs, la manifestation propose au spectateur, à travers la diversité des approches, de tisser lui-même des fils imaginaires, des années 1950 à aujourd’hui, et de composer une nouvelle physionomie de la ville, dans toute sa diversité, sociale, culturelle, linguistique et peut-être simplement fantasmée » explique Nicolas Larnaudie, directeur des Affaires culturelles .

Qu’est-ce qu’on va voir ?

Un subtil aller-
retour entre les années 50
et notre monde actuel, à apprécier nuit et jour sur des plaques d’aluminium, éclairées donc, au rendu superbe.
Soit quarante photos en grand format sur les grilles du square Stalingrad qui feront se confronter les visions de Ronis à celles de Suzane Brun, Fred Jacquemot, Alex Jordan, Pierre Terrasson et Willy Vainqueur, le photographe d’Aubermensuel : « J’ai envisagé l’idée selon laquelle les enfants sont l’avenir du monde que nous construisons pour aborder cette notion développée par Edouard Glissant relative aux identités multiples, à une logique imprévisible de
la créolisation du monde.
Ce regard croisé, c’est aussi une approche et une contribution par la photographie aux débats sur l’identité nationale », explique ce dernier.

Par ailleurs, c’est à Saint-John Perse et en petit format que l’on goûtera – durant les heures d’ouverture de la médiathèque – à une trentaine d’œuvres de Ronis parmi lesquelles figurent des photos plus ou moins connues.

« Notre initiative a été soutenue par de nombreux mécènes, c’est une première, et c’est pour eux une façon de participer à la dynamique d’une ville en mouvement », se félicite Abderrahim Hafidi, maire-adjoint à la Culture.
De fait, le coût de la manifestation a été financé à 90 % par des partenaires publics (Conseil général, Plaine Commune et ses médiathèques) et entrepreneurs privés parmi lesquels la BNP, GTM, DCF et Costella… Bien vu !

Eric Guignet
Le 31 mai 2010


Vidéo sur l’exposition "L’enfance dans le regard de Willy Ronis"

VERNISSAGE DE L’EXPOSITION
Vendredi 4 juin, à 18 heures
Square Stalingrad
A l’angle de l’avenue de la République
et de la rue Bernard et Mazoyer.