Archives de la Ville d’Aubervilliers

La morna du Cap Vert

publié le 1er octobre 2005 (modifié le 3 octobre 2005)

Morna

La morna représente pour beaucoup l’âme du peuple capverdien qui a choisi de s’incarner dans la musique plus que dans toute autre expression artistique.
Sentimentalité et mélancolie - la fameuse « sodade » - sont les principales caractéristiques d’une musique présente dans toutes les îles de l’archipel.
Ses origines sont incertaines, on y trouve les traces du landu angolais et du fado portugais, mais aussi de la modinha brésilienne et du mourning des marins britanniques. La morna serait née dans la seconde moitié du XIXe siècle dans l’île de Boa Vista.
Elle s’apparentait alors à une satire sociale où les amours impossibles et les drames politiques étaient tournés en ridicule.
C’est le poète Eugénio Tavares, né sur l’île Brava qui donne à la morna l’esthétique qu’on lui connaît aujourd’hui, largement influencée par le romantisme portugais et le fado.
Ce fils de colon sera le premier à construire une œuvre axée sur la langue créole et les thèmes du départ, de l’amour et de la mer.
Dans les années 30, le compositeur B. Leza introduira une complexité harmonique qui ralentira un peu plus le rythme de la morna en lui donnant des airs de blues local.
Les thèmes abordés rejoignent par contre les origines du genre, avec une description de la société capverdienne.
Bana, qui fut l’élève de B. Leza et le leader de Voz de Cabo Verde, puis Cesaria Evora contribueront à faire connaître la morna internationalement.
Par la suite, des artistes tels que Jorge Humberto ou le groupe Simentera ont su renouveler une tradition tout en respectant les règles.


Jorge Humberto

Agé de 44 ans, Jorge Humberto représente la ligne traditionnelle de la morna, sur les traces de Bana et de Cesaria Evora, faisant le pont avec les nouvelles générations.
Electricien de profession, la musique reste un à-côté jusqu’à ce qu’un accident l’oblige à s’arrêter en 1989.
Hospitalisé à Lisbonne, la musique devient pour lui un moyen de subsistance qui le conduit à une reconnaissance méritée.
Son travail de composition commencé dans les années 75, lors de l’indépendance, est marqué par l’engagement tant politique que littéraire, rappelant le mouvement de la « capverdianité » conduit par la revue Claridade dans les années 30.
Mais sa musique éminemment poétique évoque plus sûrement encore le père de la morna, le poète Eugénio Tavares.
Comme ce dernier, Jorge Humberto cultive les thèmes de la mer, de la mélancolie, de l’amour des femmes et de la terre mère.

Teté Alhinho

En 1992, Mario Lucio Sousa fonde avec Teté Alhinho le groupe Simentera.
Avec une morna influencée par l’Afrique et le Brésil, le groupe se place rapidement dans l’avant-garde capverdienne tout en restant acoustique. Parallèlement à Simentera qui a gagné une reconnaissance internationale, Teté Alhinho poursuit une carrière solo.
Compositrice et chanteuse, elle s’adjoint les talents de son complice de toujours, Mario Lucio.
Avec sa voix profonde, elle excelle dans les mornas très lentes, influencées par les maîtres B. Leza et Luis Rendall ou encore le registre traditionnel.
Dans le choix de ses mornas, la mer n’est jamais très loin. Quelques coladeras allègres ponctuent son répertoire.

Adresse

Théâtre Equestre Zingaro
176 avenue Jean Jaurès
Aubervilliers (93)

Tarifs

17 € (TR : 12 €)

Partenaire

Théâtre Equestre Zingaro

Autour du concert

Rencontre
Découverte des musiques cap-verdiennes avec Jorge Humberto
Rencontre musicale animée par Sandrine Texeido, journaliste le 5 octobre à 19 h 30.

Espace Renaudie, Aubervilliers
30 rue Lopez et Jules - 93300 Aubervilliers
Entrée libre sur réservation au 01.58.71.01.20

Moyen d’accès

Adresse : 176 avenue Jean Jaurès
Route : Porte de La Villette, prendre N2 dir.
Aubervilliers/La Courneuve/Le Bourget, tout droit sur l’avenue Jean Jaurès
Métro : Fort d’Aubervilliers