Pirandello deux retours à la Commune
Pirandello a de l’avenir de ce côté des Alpes, certainement parce qu’il serait, en quelque sorte, une vieille méconnaissance : « Pirandello est maltraité en France, explique Marie-José Salis.
Cette méconnaissance vient sans doute d’une erreur d’interprétation. On met Pirandello du côté de la psychologie, là où à mon sens il faut aller du côté de la philosophie.
De drames certes, mais de drames théoriques : c’est la tension nouvelle et magnifique. Je dirais même que cette erreur d’interprétation court sur les grandes pièces, dont il faut réviser, à mon avis, les enjeux et les mots d’ordre esthétiques. »
La directrice du Théâtre la Commune a donc choisi de remettre en scène cette saison deux pièces peu connues – On ne sait comment sera présenté en avril prochain – aux fins de défendre et affirmer la nouveauté de l’auteur sicilien. Remettre, parce Marie-José Malis s’était déjà attelée à ces mêmes œuvres il y a quelque années.
En novembre, c’est ainsi avec La Volupté de l’honneur que le public pourra découvrir une comédie des apparences : Dans une ville de l’Italie centrale, de nos jours (la pièce est jouée pour la première fois à Turin, en novembre 1917) une femme est enceinte d’un homme marié, le divorce est impossible, il faut donc faire appel à un mari et à un père de circonstance, une façade pour parer au déshonneur… alors ?
« Ici, le théâtre n’est pas une illustration du monde réel. […]. Il est un moyen de fabriquer une autre manière de vivre. Il est une nouveauté pour l’entièreté de la vie, et une nouveauté qui sans le théâtre, ne pourrait pas avoir lieu », pose Marie-José Malis.
Éric Guignet
Le 4 novembre 2015
La Volupté de l’Honneur
De Luigi Pirandello, mis en scène par Marie-José Malis
Du 5 novembre au 20 novembre 2015