Des jardins qui se mettent au vert...
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A l’approche de la COP21, la conférence
mondiale sur le climat fin
novembre, Aubervilliers et Plaine
Commune montrent leur engagement pour
lutter contre le réchauffement climatique.
La gestion dite différenciée des parcs et
jardins de la ville illustre cette volonté.
« Parfois, des habitants nous disent que
les espaces verts ne sont plus entretenus…
», relatent les agents des Parcs et
jardins de Plaine Commune. C’est tout le
contraire ! Certes, l’environnement urbain
et naturel a pu changer ces dernières années
: pelouses plus hautes, plantes qui
poussent ici et là, au pied des arbres et des
lampadaires. La raison ? « La gestion différenciée
», une politique lancée en 2011.
Cette nouvelle approche « redonne sa
place à la nature pour ramener de la biodiversité
en ville ».
Préserver la santé des agents et des habitants
Inscrite dans l’Agenda 21 d’Aubervilliers,
pour adapter la ville au changement climatique,
la gestion différenciée favorise également
la lutte contre les pollutions ainsi que
la préservation de la santé des agents et habitants par moins
de recours aux produits
chimiques.
L’usage des produits
phytosanitaires
a été banni pour l’entretien des plantes
et arbustes.
Travailler différemment
Ce changement s’illustre au n°112 de la
rue Hélène Cochennec, où la pelouse, au
pied de la barre d’immeuble, a poussé,
sans tonte, jusqu’au mois d’août cette année.
« Seule une bande d’environ 70 cm
de large est régulièrement coupée pour
montrer aux habitants que nos services
entretiennent le site », raconte Jean-Marie
Pichon, responsable d’équipe.
C’est la pratique de fauchage tardif. « On
laisse pousser le gazon, d’avril à novembre
si tout va bien, et toutes les fleurs et
plantes qui ne pousseraient pas avec une
tonte chaque semaine et l’usage de produits
phytosanitaires profilèrent ».
Ainsi,
un figuier a poussé au pied d’un mur, là
un buddleia permet de voir apparaître les
papillons en nombre. Aux ruches d’Aubervilliers,
José Tonneaut, autre responsable d’équipe, précise que « le trèfle a
poussé avec le fauchage tardif. C’est une
plante mellifère*, particulièrement appréciée
des abeilles ».
Un composteur, construit par les jardiniers
au 112, évite les allers-retours successifs
à la déchèterie et permet d’obtenir
de l’humus ou de l’engrais naturel.
La gestion différenciée nécessite cependant
« un suivi et une formation des agents,
pour qu’ils testent différentes méthodes »,
indique Sylvie Bernardin, directrice de
l’UT Parcs et jardins. « Cette méthode
implique de travailler différemment », reconnaît
José Tonneaut.
D’où 5 jours de
formation chaque année pour les agents.
Moins de recours à la machine signifie
davantage de travail pour les personnels
avec des méthodes traditionnelles, comme
le binage, le paillage. « C’est un retour aux
sources, plus physique ! » conclut un agent
des Espaces verts.
*Plante produisant du nectar
Angelina Baldy
Le 5 octobre 2015