Police tout terrain
Contenu
Vous remettez de l’ordre au niveau
de la circulation, du voisinage, des
incivilités », affirme un habitant,
lorsque la discussion s’engage sur un bout
de trottoir avec deux policiers municipaux
en patrouille.
Ils acquiescent. « Mais au
niveau de la délinquance. C’est la Police
nationale », poursuit leur interlocuteur.
« Cela fait partie de nos missions aussi »,
corrige l’agent.
De fait, l’action de cette police
de proximité, parfois mal connue, doit
être mieux expliquée aux citoyens. C’est le
sens du programme Imppulse.
Restaurer une image parfois écornée
Dans plusieurs villes européennes, dont
Aubervilliers, Imppulse entend, plus encore,
restaurer une image parfois écornée
de l’ensemble des services de police.
A Aubervilliers,
réunions avec des habitants, ateliers
de bande dessinée auprès des jeunes,
création d’un blog et série d’articles dans
Aubermensuel sont programmés.
Concernant
la Police municipale, « certains habitants
nous reprochent de ne pas être assez présents sur le terrain, ou d’avoir des délais
d’intervention trop longs », constate
son responsable, Sébastien Carette.
Or, des contraintes de moyens pèsent sur
ces agents. Ils sont 22, assermentés, basés
en centre-ville et intervenant sur toute la
commune.
En comparaison, il y a 170 policiers
nationaux, rattachés au commissariat
situé rue Réchossière.
Equipée seulement
de matraques et bombes lacrymo, la
Police municipale oeuvre à la tranquillité
publique, la bonne circulation dans les
rues, l’hygiène... « Nous avons le pouvoir
de verbaliser, mais travaillons beaucoup
par le dialogue et l’écoute », observe une
policière.
L’action répressive trouve vite ses limites.
Exemple aux Quatre-Chemins, lieu de
vente de cigarettes de la main à la main.
Lorsque la brigade patrouille, pas de paquet
rouge en vue. Les vendeurs à la sauvette
se sont visiblement donné le mot.
« Difficile de les prendre en flagrant délit.
Et quand on y parvient, l’activité revient
aussitôt. Les enquêtes menées par la Police
nationale sur les réseaux de contrebande
ont plus d’impact », lance un agent municipal qui ne peut, lui, procéder à un
contrôle d’identité sans infraction ou délit
constaté.
Côté Landy, où les activités de mécanique
sauvage sont légion, les contrevenants
ne sont pas inquiets non plus à l’arrivée
des municipaux. « Vous encourez jusqu’à
1 500 euros d’amende ! » prévient la patrouille.
Son interlocuteur nie les faits. Les
choses en restent là. « Les opérations d’envergure
ponctuelles menées en commun
avec la Police nationale ont plus d’effet »,
observe le policier.
Contre les nuisances aux abords des commerces
Autre frein, « les voitures mal garées ou
statiques occupent plus de 70 % de notre
temps », déplore Sébastien Carette.
Lors des
patrouilles, les policiers peuvent être absorbés
par le traitement des signalements de
riverains pour du stationnement gênant.
Dans ce cas, les agents se rendent sur place,
dressent un procès-verbal, missionnent si
besoin la fourrière pour enlèvement, et…
doivent l’attendre sur place.
Sachant qu’il y
a deux brigades, elles peuvent vite se retrouver
indisponibles pour d’autres missions.
Quatre agents supplémentaires, issus des
équipes d’ASVP (agents de surveillance
de la voie publique, dédiés à la verbalisation
du stationnement payant), se chargeront
d’ici un an de « plus de trois quarts des
activités liées au stationnement gênant
ou abusif », prévoit Sébastien Carette.
Les autres agents seront ainsi plus disponibles
pour les interventions montées avec le
commissariat (vente à la sauvette, mécanique
sauvage, circulation routière…), la
lutte contre les nuisances et troubles aux
abords des commerces, ou encore la surveillance
prolongée de quartiers car « les
habitants ont besoin de nous voir sur le
terrain ».
Naï Asmar
Le 4 mars 2015
Police Municipale
1 bd Anatole France.
Tél. : 01.48.39.51.44
Du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h
le samedi, de 8 h à 15 h 15.