Nouvelle ère au Millénaire
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La coque rouge du Millénaire était restée
vide depuis l’ouverture.
Après le projet abandonné de musée de la télé,
puis de cinéma, c’est finalement l’enseigne
Tati qui l’occupe depuis cet été.
Après trois ans d’existence et un bilan mitigé, le centre
commercial change de cap pour s’ajuster à
la demande. « Nous réajustons l’offre vers
des marchés davantage grand public, des
prix plus bas », explique Guillaume Lapp,
directeur général au sein du groupe Klépierre,
co-propriétaire du Millénaire.
Avec Tati, c’est surtout la clientèle familiale
de proximité – Aubervilliers, 18e et
19e – qui est ciblée. L’enseigne propose sur
2 500 m2 des produits d’équipement et
d’entretien de la maison, des habits pour
grands et petits, des cosmétiques… Ce Tati
ainsi relooké est mieux rangé, mais garde
ses prix attractifs.
Il fallait réagir pour redynamiser la fréquentation.
En effet, si le nombre de visiteurs
augmente (+ 18 % en 2013 par rapport
à 2012), il reste en deçà des prévisions avec
6 millions par an, contre les 10 à 14 escomptés.
L’année dernière, pas moins de
25 enseignes, dont celle, phare, de la Fnac,
ont fermé boutique. « Nous avons perdu
des enseignes, mais d’autres sont arrivées.
Nous conservons à peu près le
même taux d’inoccupation –
9 % –, mais avec une offre différente
», poursuit Guillaume
Lapp.
De nouvelles enseignes
pour redynamiser
la fréquentation
Dans la valse des enseignes, le
centre commercial a ainsi
gagné une boutique Chausséa,
un restaurant de fruits de mer
de la chaîne portugaise Pedra
Alta et, bientôt, Extravaganzia,
Téléshopping, Nabab
Kebab et Tradition des Vosges.
Quant à Carrefour, il rêve de
s’agrandir…
De 4 000 m2, il pourrait passer
à 6 500 sur deux étages, prenant possession
des an-ciens locaux de la Fnac. Auparavant,
il a besoin du feu vert de la Commission départementale d’aménagement
commercial (CDAC) prévue, à l’heure
où nous écrivons ces lignes, le 26 septembre.
Si, au départ, la création du Millénaire
avait été conditionnée par un Carrefour
petit format pour ne pas pénaliser les commerces
alentour, cette extension est désormais
sérieusement envisagée.
« Il faut tout faire pour soutenir le Millénaire,
appuie le maire Pascal Beaudet. C’est
un service rendu à la population et il contribue
au développement du quartier ».
Un développement qui s’avère aussi profitable
au centre commercial avec, en 2015,
l’arrivée du Ministère de la Justice, la construction
du nouveau siège de Veolia, l’installation
d’une passerelle piétonne au-dessus
du périph’ ou encore l’ouverture de la station
Rosa Parks du RER E.
Il ne fait plus peur le Millénaire ? « Dans le
centre-ville, Simply Market vient de se rénover
et de s’agrandir, un nouveau Franprix
s’est installé… Les perspectives sont donc
bonnes ! De plus, nous continuons d’accompagner
les commerces dans le cadre de
la charte de co-développement », précise le
maire.
Un fonds d’aide au petit commerce
local, alimenté par le Millénaire, a ainsi permis
depuis 2012 la rénovation de 80 commerces,
contribué à la création du Café culturel
et de l’épicerie bio Auber’gine. Un vrai
défi à l’heure où le méga-chantier du métro
démarre au coeur de la ville et pourrait y perturber,
un temps, les activités commerciales.
Naï Asmar
Le 1er octobre 2014
3 questions à Yazid Benbia, nouveau directeur du Millénaire
Vous êtes en poste depuis cet été. Quelle
est votre priorité d’action ?
Poursuivre le développement de ce centre,
le plus beau d’Ile-de-France ! Ceci, avec l’appui et l’expertise d’Icade et le soutien
de la Ville, avec qui nous échangeons
beaucoup.
Comment se matérialise ce dialogue ?
Par exemple, nous projetons de développer
des activités culturelles dans le Millénaire.
Des associations de la ville pourraient
venir y exposer.
Le développement urbain alentour est-il
un atout pour vous ?
L’évolution est très favorable, avec notamment
le projet de Campus Condorcet, l’ouverture
prochaine du Fashion Center ou
encore les logements en cours de réalisation.