« L’intérêt des enfants avant tout »
Il semble que la question des rythmes
scolaires soit en tête des sujets à traiter
en priorité ?
Force est de constater que la mise en place
des nouveaux rythmes scolaires s’est faite
dans des conditions telles que cela ne satisfait
pas grand monde.
La priorité est
d’ouvrir un maximum d’espaces de dialogue
et de concertations avec les directeurs
d’école, les enseignants, les parents,
les syndicats et les représentants des associations
qui interviennent après la classe
pour mettre à plat les principales difficultés.
A travers les différentes réunions que
nous avons provoquées avec mon adjointe
à l’Enseignement, Meriem Derkaoui, une
mesure a fait l’unanimité contre elle : celle
qui divise les écoles de la ville en catégories
A et B.
Personne ne semble s’y retrouver
et tout le monde s’y perd ! On a
aussi pu mesurer combien certains enseignants
sont profondément opposés à cette
réforme, mais là mon pouvoir s’arrête.
La loi fait force et je n’ai pas les moyens légaux
de m’y opposer.
Quel calendrier pour améliorer les
choses ?
Nous avons jusqu’au vendredi 6 juin pour
nous positionner auprès du Rectorat. Au-delà
de cette date, sauf avis contraire, les
dispositifs en place seront reconduits à
l’identique.
Ensuite, nous aurons jusqu’au
12 juin pour énoncer les éventuelles modifications
qui pourraient survenir suite
aux dernières concertations. Nous irons
jusqu’au bout de ces délais pour faire au
mieux et tenter de trouver un consensus. Là
aussi la loi s’appliquera.
Notre marge de
manœuvre est infime, mais nous mettrons
tout en œuvre pour dégager la moins mauvaise
solution pour l’année scolaire 2014-
2015 avec, je tiens à le souligner, l’intérêt
des enfants comme principal objectif.
Qu’en est-il des financements ?
Là aussi nous sommes très inquiets, à ce
jour personne n’est en mesure de nous dire
combien les nouveaux rythmes scolaires vont coûter à la collectivité ni combien de
temps l’État va poursuivre ses aides !
Là
encore on voit les limites d’une réforme
imposée par le gouvernement, sans aucune
concertation avec les maires en charge de
l’appliquer.
Quels autres sujets vous préoccupent ?
Je suis plus que jamais fortement sollicité
sur la question du logement. C’est vraiment
le sujet, juste avant l’emploi, qui revient
sans cesse lors des entretiens avec
mes concitoyens ou sur ma page Facebook.
Or les chiffres parlent d’eux-mêmes, plus
de 4 000 demandes d’un logement en
HLM pour moins de 400 mutations par
an…
Si je n’ai pas de grande latitude pour
infléchir ce déséquilibre qui révèle combien
l’accession à un logement social est
critique, je m’engage à lutter contre les
exclusions, notamment celles qui peuvent
conduire à l’expulsion pour défaut de paiement.
On accompagnera toujours les familles
qui sont en difficulté, pour peu
qu’elles soient de bonne foi et ne se distinguent
pas par un comportement incivil.
Vous êtes à la tête d’une équipe municipale
composée d’une majorité de nouveaux
élus dont beaucoup de jeunes,
est-ce un frein ou un accélérateur ?
Le fait d’avoir une majorité de jeunes et
nouveaux élus, souvent peu expérimentés,
est un choix voulu et assumé.
Néanmoins,
il est évident qu’il leur faut davantage
de temps qu’un élu aguerri pour se
familiariser avec l’administration, les dossiers…
en résumé la gestion courante d’une
ville de plus 76 000 habitants. Ils sont à
pied d’oeuvre depuis leur élection et font
leur maximum pour répondre aux nombreuses
sollicitations mais, encore une fois,
laissons-leur un peu de temps.
On sent bien qu’il y a comme une impatience,
et souvent elle est même légitime,
mais travailler dans la précipitation n’est pas
la meilleure attitude à adopter pour gérer
la Ville.
Mais je suis et je reste convaincu
que le renouvellement et le rajeunissement
de l’équipe municipale est un réel atout
pour l’avenir.
Propos recueillis par maria domingues
Le 4 juin 2014