Jean Moulin au futur proche
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Si on ne voit pas encore grand-chose
depuis la rue Henri Barbusse, si les
élèves – carnets de correspondance à
la main – se pressent au bahut comme si de
rien n’était, bardages, défilés d’ouvriers
bottés casqués et norias de bulldozers indiquent
assez qu’il se passe quelque chose
du côté du collège Jean Moulin.
Une révolte
Sire ? Non, une rénovation… et dans
le même tempo la reconstruction d’un site
dont la conception avait bien vieilli depuis
1975.
Le gros oeuvre quasi terminé
Pour apprécier l’avancée des travaux, il
faut emboîter le pas de Giovanni Lelli, architecte
du projet, maestro de ce tour de
force qui aura permis la réalisation d’un
chantier de belle envergure sans interférer
sur la bonne tenue des cours.
De fait,
sur le bâtiment du collège – vaste salle de
restauration, administration, une trentaine
de salles de classes, salle d’EPS, salle de
documentation monumentale – les différents
corps de métiers s’activent sereinement
alors que l’essentiel du gros oeuvre est
achevé.
Le constructeur Eiffage, en charge de l’affaire,
prévoit ainsi de démolir
les derniers bâtiments
existants cet été. Si bien que
la suite des équipements
prévus, tel le plateau sportif
couvert, une première en
Seine-Saint-Denis, pourvu
d’une piste de course et
d’une aire de saut en longueur,
seront livrés fin avril
2015.
Cela tout comme
les espaces extérieurs qui
feront la part belle à la végétation,
ici et là, sur les
quelque 17 000 m2 de surface
totale.
« L’ensemble respire. La
cour est très vaste et
s’étend depuis le réfectoire
jusqu’au parvis du collège. On peut tout
voir depuis le bâtiment qui est très compact,
économies d’énergie oblige, et en
connexion avec son environnement », commente
l’architecte tout en indiquant dans
l’espace l’emplacement de la noue paysagère
– elle sera terminée cet été – qui servira
à arroser les espaces verts.
On scrute l’ensemble, y pénètre et en apprécie
la conception tout à la fois fluide et
élégante, forte de ces puits de lumière et
volumes bien pensés. Ici, tout a donc été
étudié pour économiser l’énergie et l’ensemble
souscrit à
la norme BCC
(Bâtiment Basse
Consommation).
Là, le béton et le
verre dominent
même si, au sommet
de l’édifice, ce
sont des maisons
de bois, destinées
aux personnels de
l’Education nationale,
qui ont été
construites sur une
toiture végétalisée.
On redescend,
prend acte de la fluidité des futures circulations
dans les larges couloirs, appréhende
une salle de classe et l’imagine parée
de ses équipements high tech (15 postes
informatiques/classe ; circulations de chariots
pourvus de tablettes numériques).
Le « Crayon » de Tissinier positionné à l’entrée du collège
De son côté, la salle d’EPS impressionne,
elle sera pourvue d’un mur d’escalade.
Mens sana in corpore sano ? La salle de
documentation, monumentale, donne envie
de retourner à ses humanités ; celle
consacrée aux arts plastiques devrait développer
les vocations en matière de gestes
et autres coups de crayon. Tiens, justement,
parlons-en du crayon Liberté, j’écris
ton nom de Jacques Tissinier !
« Il sera
conservé et translaté d’une dizaine de mètres
pour être placé à l’entrée de l’établissement,
rassure Giovanni Lelli. C’est une
oeuvre emblématique qui fait le lien entre
le passé et le futur de ce collège. »
La facture ? 28 millions d’euros pour le
Conseil général. Le projet est inscrit dans
le Plan exceptionnel d’investissement du
Département – 703 millions d’euros – qui
prévoit la construction ou la reconstruction
de 21 collèges d’ici 2015.
Eric Guignet
Le 7 mai 2014